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Communion islamo-chrétienne dans la célébration de Noël au Sénégal


Des musulmans assistent à la prière du vendredi après-midi à côté d'un Père Noël gonflable près d’une boulangerie dans le centre de Dakar, au Sénégal, 16 décembre 2005.
Des musulmans assistent à la prière du vendredi après-midi à côté d'un Père Noël gonflable près d’une boulangerie dans le centre de Dakar, au Sénégal, 16 décembre 2005.

Comme chaque année, l’esprit Noël s’est emparé du Sénégal. Le pays vit au rythme des festivités, on se croirait même dans un pays chrétien alors que les musulmans représentent plus de 95% de la population. Mais, les Sénégalais se sentent bien dans cette communion que beaucoup trouvent fascinante.

Julie Atia, est une ressortissante gabonaise au Sénégal. Elle est emerveillee car pour elle, « Au Sénégal, il y a quelque chose de particulier, c'est que pendant les fêtes de Noël, on le ressent. Tout le monde est impliqué ; la ville est décorée, tout le monde est dans la fête, que ce soit des chrétiens, que ce soit des musulmans. »

Et c’est une particularité bien sénégalaise. Ici, la communion dans la célébration des fêtes religieuses n’a presque pas d’égal. En cette période de Noël, difficile de deviner que nous sommes dans pays à plus de 95% de musulmans tant il vit au rythme de la fête. Au « Sénégal, il y a quelque chose de particulier, c'est que pendant les fêtes de Noël, on le ressent, tout le monde est impliqué, tout le monde est dans la fête, que ce soit des chrétiens, que ce soit des musulmans, et c'est quelque chose qui me fascine à chaque fois et chaque année. Donc, je le vis bien, je vis bien Noël au Sénégal. », affirme Julie Atia qui vit au Sénégal depuis 22 ans.

Cette communion en période des fêtes religieuses est l’un des symboles de la solidité du brassage religieux au Sénégal. Inviter un ami ou un voisin d’une autre religion relève presque du sacré. Didier Forbis habite à Sicap Baobabs, un quartier à forte concentration chrétienne. Assis devant sa maison, ce père de famille a déjà tout prévu pour un retour de l’ascenseur. « Avant, dans les temps, il n'y avait que les familles catholiques qui fêtaient ça. Mais il y a 25 ans, il y a 30 ans, c'est devenu plus ouvert. Moi, je suis catholique, mais tu vois un musulman qui m'invite chez lui pour Noël. Et moi, si je prends un autre copain musulman, je l'amène chez moi. C'est normal, hein, parce qu’eux, pendant les tabaski, ils nous invitent ou bien ils font un repas copieux, ils nous servent à la maison ou bien nous invitent, ils nous donnent à manger. On fête les fêtes de tabaski ensemble, comme on fête Noël ensemble, et la fête de fin d'année ensemble »., dit-il.

Et cette concorde fait du Sénégal un pays presque à part. Une exception que le frère Julien Mati Manga, vicaire dans une paroisse de Dakar, considère comme une bénédiction. Pour lui, « c'est quelque chose de profond, qui vient même des origines, je veux dire, de Dieu. Parce que c'est Dieu qui a voulu qu'on soit frères et sœurs, étant des religions différentes. Donc, c'est fondamental pour qu'étant des religions différentes, ayant le même ancêtre Adam et Ève, nous nous réunissons pour célébrer ensemble. Ce n'est pas seulement Noël, vous voyez, tabaski, c'est comme ça aussi. Vous sentez dans toute la ville que tout le monde est en fête. Ça, c'est une réalité du Sénégal, et c'est une grâce que Dieu nous a donnée. Et nous devons continuer d'entretenir, et même partager cela avec d'autres qui ne connaissent pas, cette fraternité islamo-chrétienne qui nous lie et qui nous renforce. »

Qu’ils soient musulmans ou chrétiens, les Sénégalais savourent cette fraternité islamo-chrétienne avec beaucoup de fierté. Une harmonie qu’ils espèrent voir résister à la montée des extrémismes religieux.

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