Les incidents ont eu lieu samedi soir sur l'île comorienne d'Anjouan - dans la ville de Mutsamudu, capitale de l'île, et dans le village de Pomoni (ouest) -, selon une source sécuritaire qui a requis l'anonymat.
"Il y a des blessés, la plupart sont passés par les fenêtres pour fuir, l'un s'est fracturé le pied... Même ce matin, l'odeur des gaz flottait dans les environs", a confié à l'AFP un témoin à Mutsamudu.
Vendredi, le président comorien Azali Assoumani a signé un décret visant à renforcer le dispositif anti-coronavirus, avec l'instauration, à compter de samedi, d'un couvre-feu de 20h à 05h00.
L'Union des Comores, pays musulman très pauvre de l'océan Indien, est l'un des rares Etats au monde à ne pas avoir officiellement enregistré de cas de Covid-19.
L'opposition a dénoncé l'intervention musclée des forces de l'ordre.
"Sous prétexte de couvre-feu décrété précipitamment le premier jour du ramadan, soi-disant pour lutter contre la propagation du coronavirus dont il nie l'existence (...), l'armée du colonel Azali fait usage de grenades lacrymogènes et d'armes à feu contre (des) manifestants pacifiques", a estimé le parti d'opposition du Conseil national de transition (CNT).
Anjouan, l'une des trois îles formant l'Union des Comores, avait été le théâtre en 2018 de violents incidents entre un groupe de rebelles armés opposés à Azali Assoumani et l'armée.
Des éléments hostiles au chef de l'Etat s'étaient emparés de la médina (vieille ville) de Mutsamudu durant près d'une semaine avant de se retirer.