Le président élu des Comores, le colonel Azali Assoumani, sera investi le 26 mai à Moroni. Ayant accédé à la tête du pays une première fois en avril 1999, à la faveur d’un coup d’Etat, il avait remis le pouvoir en 2006 au président démocratiquement élu de l’époque, Ahmed Abdallah Sambi.
"Pendant sept ans, j’ai fait des efforts pour consolider l’unité du pays, ramener la sécurité, et je pense que le mandat que le peuple vient de me donner maintenant, c’est l’occasion de renforcer cette unité nationale, de renforcer cette sécurité", a-t-il déclaré, ajoutant que la sécurité est "l’élément moteur pour aller au développement socio-économique."
L'éctricité, « priorité des priorités »
Le colonel Azali Assoumani a souligné que "les Comoriens font face à d’énormes problèmes", à commencer par l’accès à l’électricité. Selon lui, "c’est la priorité des priorités", étant donné l’impact sur les activités économiques. Le président élu a fait état d’études conduites dans ce domaine, de même de la disponibilité d’experts et d’appuis régionaux pour aider son pays à assurer une production suffisance d’électricité.
Pour ce qui est des ressources qu’il entend mobiliser pour résoudre les problèmes de son pays, le colonel Azali Assoumani a dit ignorer, pour l’heure, l’état des finances nationales.
Il a cependant rappelé que lors de son précédent passage à la tête des Comores, son gouvernement avait résolu, "par des fonds propres, tous les problèmes de ce pays."
"Il y a beaucoup de pays ou d’organisations qui sont capables, sont prêts à nous accompagner dans ce domaine-là", a assuré le colonel Assoumani.
La corruption, toujours un problème
Le président élu comorien a dénoncé une corruption endémique, qui met à mal son pays."C’est un détournement au vu et au su de tout le monde ; les gens font du n’importe quoi !" s’est-il emporté, faisant remarquer que cette situation n’est pas de nature à encourager les investisseurs. La lutte contre ce fléau "passe par une justice équitable" et l’obligation de résultats, estime-t-il.
Concernant ce qui doit être fait pour les centaines de Comoriens chassés de leurs domiciles à Mayotte, le colonel Azali Assoumani estime la question devrait être posée au gouvernement comorien actuel et au gouvernement français. "Ça fait 40 ans que ça perdure, donc tant qu’on n’a pas une solution par rapport à ce problème-là, effectivement, tout peut arriver", a déclaré le président élu comorien. Le colonel Assoumani est d’avis que le développement des Comores pourrait réduire le flux des Comoriens se rendant à Mayotte.
Pour ce qui est de la controverse concernant l’octroi de la nationalité comorienne aux apatrides du Koweït, le président élu comorien affirme que le dossier a été géré "dans l’obscurité, il n’y avait pas de transparence", et qu’il ne peut pas en dire plus.
Un appel à l'unité nationale
Le président élu comorien est aussi revenu sur la campagne électorale tendue, ainsi que le second tour à suspense ayant nécessité la reprise du scrutin dans 13 bureaux de vote.
"Ce que j’ai décidé, c’est que ce pays appartient à tout le monde ; chacun doit tourner la page des affrontements inutiles", a déclaré le colonel Assoumani.
"Que ce soit ceux qui ont perdu le pouvoir, comme nous qui l’avons gagné, personne ne peut prétendre développer un pays seul", a-t-il reconnu en promettant de mettre sur pied son gouvernement "le plus vite possible."