Ces anciens responsables de la CIA - y compris Robert Gates, George Tenet, Porter Goss, Leon Panetta, David Petraeus - nommés par des présidents républicains comme démocrates, ont dénoncé cette décision présidentielle dans un communiqué.
"L'action du président concernant (l'ancien patron de la CIA) John Brennan et les menaces d'une action similaire contre d'autres anciens responsables n'a rien à voir avec qui devrait ou ne devrait pas être habilité secret-défense --et tout à voir avec une tentative d'étouffer la liberté d'expression", ont-ils écrit, évoquant la décision de M. Trump concernant le dernier directeur de la CIA du mandat de Barack Obama.
Qualifiant la décision du milliardaire républicain "d'inappropriée et extrêmement regrettable", ils ont ajouté: "Nous n'avons jamais vu auparavant l'octroi ou le retrait d'habilitations secret-défense être utilisés comme un instrument politique, à l'instar de ce qui a été fait dans ce cas-là".
La Maison Blanche a expliqué que M. Brennan, critique notoire du président, avait été privé de cette habilitation à cause des "risques que font courir la conduite et le comportement erratiques" de l'ancien chef de la CIA.
Mais le président a reconnu par la suite que ce retrait était dû aux critiques et aux commentaires de John Brennan concernant les relations entre son équipe de campagne pour l'élection présidentielle de 2016 et la Russie. Il a indiqué au Wall Street Journal que sa décision était liée à l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une possible collusion entre sa campagne et Moscou.
Le retrait de cette habilitation secret-défense à M. Brennan a été très critiqué, y compris par le très respecté amiral à la retraite William McRaven, qui avait notamment supervisé le raid contre Oussama Ben Laden.
"Par votre comportement, vous nous avez embarrassés aux yeux de nos enfants, humiliés sur la scène internationale et, pire que tout, vous avez divisé notre nation", a-t-il écrit dans une lettre ouverte au président publiée par le Washington Post.
"Par conséquent, je considérerais comme un honneur que vous révoquiez aussi ma propre habilitation secret-défense, de façon à ce que je puisse ajouter mon nom à la liste des hommes et des femmes qui ont critiqué votre présidence", a-t-il ajouté.
Mais la plupart des alliés républicains de Donald Trump ont soutenu sa démarche ou ont refusé de la condamner publiquement.
Avec AFP