"Le procès en appel a été ouvert hier (lundi) devant la cour militaire" de Mbandaka (700 km au nord-est de Kinshasa), a déclaré à l'AFP Me Théodore Amisi, avocat de la Société industrielle et forestière du Congo (Siforco), une des parties au procès.
"Cinq accusés ont comparu, trois militaires et deux policiers", a ajouté de son côté Dominique Kamuandu, coordinateur programme de l'ONG Avocats sans frontières (ASF), qui soutient les parties civiles ayant fait appel ainsi que le procureur.
Lors de cette première audience consacrée à l'identification des prévenus, ces derniers "ont soulevé des exceptions" et demandé l'annulation des actes d'appel, ont indiqué les deux sources.
La prochaine audience a été fixée à jeudi.
Les cinq soldats et policiers sont poursuivis pour torture et viols perpétrés le 2 mai 2011 au cours d'une opération des forces de l'ordre à Yalisika dans le nord de la province de l'Équateur.
Ce jour-là, la force publique était intervenue à Yalisika pour ramener l'ordre après un différend entre la population locale et la société Siforco. Celle-ci était accusée par les habitants de n'avoir pas respecté ses obligations sociales à leur égard.
Greenpeace, et les ONG Global Witness et Avocats sans frontières, avaient alors accusé la Siforco, à l'époque filiale du groupe forestier allemand Danzer, d'avoir fourni un camion et un chauffeur aux agents responsables des violences commises ce jour-là.
Le 14 décembre 2015, la justice militaire a condamné à des peines de 2 à 3 ans de prison les prévenus pour "tortures" commis contre des populations de Yalisika.
Siforco, aujourd'hui filiale du Groupe Blatner Elwyn et qui se présente comme le premier producteur de grumes en RDC, a été mise hors de cause en première instance.
Grande comme cinq fois la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l'Amazonie.