"Je suis soulagé qu'après [la sortie du film] à travers le monde on puisse le diffuser au Congo", a déclaré à l'AFP M. Michel à propos de ce film coréalisé avec la journaliste belge Colette Braeckman.
Sorti en Europe début 2014, ce documentaire devait être projeté en septembre à l'Institut français de Kinshasa (ville dépourvue de véritable salle de cinéma) mais avait été frappé d'interdiction par les autorités.
Celles-ci avaient alors argué que le film témoignait d'une "volonté manifeste de nuire" à l'armée congolaise et de "salir" son image, avant de faire machine arrière mi-octobre et de faire diffuser le documentaire à une heure tardive à la télévision nationale.
Lundi, le film a été montré à quelques dizaines de journalistes en présence de Mme Braeckman et de M. Michel à la veille de sa première projection publique au Congo, au Centre Wallonie-Bruxelles (centre culturel belge) de Kinshasa.
Selon ses réalisateurs, le film rend "hommage" au Dr Mukwege et au combat qu'il mène depuis quinze ans dans son hôpital de Panzi, à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, en faveur des femmes violées.
Dans cette institution qu'il a créée en 1999, le médecin aide à se reconstruire physiquement et psychologiquement les femmes victimes de viols accompagnés de violences sauvages commis à grande échelle dans l'est de la RDC depuis une quinzaine d'années, d'abord pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), puis au cours des différents conflits armés qui se succèdent ou se superposent dans cette région.
Après Kinshasa, le film doit être diffusé à Bukavu jeudi puis dimanche à Lubumbashi (sud-est), deuxième ville de RDC.
Tant Mme Braeckman, spécialiste du Congo, du Rwanda et du Burundi, que M. Michel, auteur de plusieurs films sur le Congo, ont déclaré que leur travail d'information serait incomplet s'ils s'attachaient uniquement à montrer la face sombre de la nature humaine sans faire connaître au public des "héros" comme le Dr Mukwege.
Avec AFP