"Ce qui s’est passé en 2015, ce sont des crimes extrêmement graves et il est incompréhensible que six ans après justice ne soit pas rendue", a déclaré à l’AFP Trésor Nzila, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD).
"Nous voulons coûte que coûte une commission d’enquête indépendante sur les victimes de la campagne référendaire, pour que la justice s’enclenche", a-t-il ajouté.
En octobre 2015, le Congo est en pleine campagne référendaire. Deux camps s'opposent: d’un côté les partisans du pouvoir qui militent pour le changement de la constitution adoptée en 2002, de l’autre les opposants qui appellent au boycott. Les manifestations de ces derniers sont réprimées par la force publique.
Le bilan établi par les autorités faisait état de quatre morts et dix blessés par balles dont trois membres des forces de l’ordre.
"Ce bilan est largement sous-estimé, des sources indépendantes ont enregistré une trentaine de morts", a souligné Trésor Nzila. "La contradiction des chiffres fait obligation à ce qu’il y ait une commission d’enquête indépendante", a-t-il insisté.
En 2018, le gouvernement congolais s’était engagé devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU à mettre en place une commission devant faire la lumière sur ces évènements.
"Mais, trois ans après, cette commission ne voit toujours pas le jour", a encore déploré M. Nzila.
Une fois adoptée en 2015, la nouvelle constitution avait fait sauter le verrou de la limitation des mandats à deux, permettant ainsi à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016, puis un quatrième en mars dernier.
Le président Sassou Nguesso, 78 ans, a la possibilité de se présenter (pour la dernière fois) en 2026.