Pour de nombreux Congolais, la dissolution de la SNE et de la SDNE est un soulagement. La mauvaise qualité des prestations est le principal motif de cette satisfaction.
Dimitri Sobeleka, un habitant du quartier Ouenze, explique à VOA Afrique qu'il est obligé de monter plusieurs fois sur la terrasse de sa maison pour lancer le générateur à la moindre coupure de courant.
"On a passé deux jours sans électricité, et cela nous met en difficulté. La décision du gouvernement est un soulagement pour nous, j’espère qu’avec les nouveaux repreneurs, la gestion sera bonne et saine".
A Moutabala, un autre quartier de Brazzaville, les populations côtoient l’insécurité faute d’électricité. Pour Alban Ntiété, l’un des habitants de ce quartier, "les gens se plaignent des coupures d’électricité car il y a trop de coupures et cela favorise l’insécurité avec la montée des vols dans le quartier".
Mais les responsables des associations des intérêts des consommateurs appellent les populations à la prudence. Ils estiment que la dissolution annoncée par les autorités de la SNE et de la SNDE est un véritable saut dans l’inconnu.
Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l’Association pour la défense des droits des consommateurs du Congo estime sur VOA Afrique que "les craintes pour les nouveaux investisseurs, c’est sur la qualité du réseau et surtout maintenir les coûts actuels qui doivent tenir compte du pouvoir d’achat du consommateur congolais. Nous y veillerons", promet-il.
De leur côté, les travailleurs des deux sociétés liquidées font des insomnies. Leur avenir est très incertain. C’est ce que traduit le syndicaliste Edouard Adzotsa.
"L’Etat n’a pas été capable de faire des réformes. Et ils disent qu’il n’y aura pas de licenciement, mais c’est un leurre. Un privé n’a que du profit, et ne prendra que les postes qui l'aideront à faire des bénéfices. Les craintes des travailleurs sont réelles", dit-il à VOA Afrique.
La dissolution de la société d’électricité ainsi que celle de la distribution d’eau est motivée par le manque d’argent au niveau de l’Etat qui ne peut plus continuer de les financer. Le dossier est désormais sur la table du parlement qui prendra une décision finale.