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Contrats forestiers en RDC: Greenpeace demande une enquête judiciaire


Un petit bûcheron artisanal abat un arbre le long de la route RN4 au cœur de la forêt du bassin du Congo près de Kisangani dans le nord-est de la République démocratique du Congo, le 25 septembre 2019.
Un petit bûcheron artisanal abat un arbre le long de la route RN4 au cœur de la forêt du bassin du Congo près de Kisangani dans le nord-est de la République démocratique du Congo, le 25 septembre 2019.

L'ONG de défense de l'environnement Greenpeace a annoncé avoir demandé jeudi à la justice congolaise d’enquêter sur des accusations d'attribution illégale de concessions forestières entre 2014 et 2020 par six anciens ministres de l'Environnement de la République démocratique du Congo.

"Au regard des faits extrêmement graves qui sont exposés dans le rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF), nous avons demandé au procureur général près la Cour de cassation d'ouvrir une enquête judiciaire", a déclaré à l'AFP Irène Wabiwa, de Greenpeace Afrique.

L'ONG compte ainsi "obtenir la levée des immunités de ceux qui sont au Parlement", "établir les responsabilités de toutes les personnes impliquées dans ces attributions illégales de concessions forestières" et "sanctionner les coupables", a-t-elle ajouté.

Greenpeace Afrique et cinq autres organisations ont cité nommément les ministres Robert Bopolo, Bienvenu Liyota, Athys Kabongo, Franck Mwedi Malila, Amy Ambatobe et Claude Nyamugabo qui se sont succédé à la tête du ministère de l'Environnement de 2014 à 2020.

Ces six anciens ministres sont accusés d'avoir octroyé dans un "laxisme coupable" des concessions forestières en violation des lois congolaises et du moratoire sur l'octroi de nouvelles concessions en vigueur depuis 2002.

En octobre, avant la COP26 de Glasgow, le président Félix Tshisekedi avait déclaré avoir été saisi de "plusieurs plaintes d'irrégularités" dans l'octroi de concessions forestières et ordonné la suspension de tout contrat "douteux".

Dans son rapport, l'IGF accuse les six ministres de n'avoir pas lancé d'appels d'offre, recourant à la procédure de gré à gré dans l'attribution de ces contrats litigieux. Ces ministres ont aussi délivré ces permis en "l'absence de dépôt de cautionnement" et en faisant preuve d'un "favoritisme délibéré", selon ce rapport.

Fin avril, la ministre congolaise de l'Environnement Ève Bazaïba avait suspendu 12 contrats forestiers illégaux épinglés dans le rapport de l'IGF. En décembre 2021, elle avait suspendu six contrats considérés comme illégalement octroyés.

"Il est plus que temps que l’impunité cesse d’être la norme pour que les responsables de tous ces forfaits répondent de leurs actes devant la justice", a insisté Mme Wabiwa.

La RDC abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après le Brésil, représentant un important réservoir de carbone et une biodiversité d'importance mondiale.

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