Une opération d'évacuation musclée a été lancée contre un camp de migrants près de Paris, aux premières lueures de l’aube, plongeant les occupants dans l'incertitude quant à leur avenir.
“Ils nous ont dit de venir ici et qu'ils nous trouveraient un logement. Avec les Jeux olympiques, nous ne pouvons pas rester ici. Ils vont nous réinstaller quelque part", témoigne Abdoulaye Sow, originaire de Guinée.
Des groupes de défense des droits de l'homme accusent les autorités françaises de procéder à un “nettoyage social” avant les Jeux olympiques de Paris en se débarassant des migrants, des travailleurs du sexe et d'autres personnes dans la capitale, mettant ainsi à mal les promesses de faire de ces Jeux les plus inclusifs de tous les temps. Le gouvernement affirme qu'il tente simplement de résoudre un problème de longue date.
Les organisations des droits de l'homme dénoncent la synchronisation et l'ampleur de ces évictions, initiées peu avant les Jeux olympiques de Paris. Ils s'interrogent sur l'ampleur et le calendrier de cette campagne en cours, qui intervient juste avant les Jeux olympiques de Paris.
“Comment peut-on qualifier tout cela – parce que ce n’est pas seulement cette semaine, ça a commencé bien avant – on appelle ça le nettoyage social de Paris. Donc essentiellement à cause des Jeux Olympiques, de la volonté de vider les rues de toute misère et de toute pauvreté…”, martèle Milou Borsotti de Médecins du Monde.
Son organisation, qui fait partie du réseau d'activistes L'Autre Côté de la Médaille, rapporte que des centaines de personnes ont été relogées ces derniers mois, souvent loin de la capitale, perdant ainsi leurs emplois précaires et l'accès aux services sociaux.
Parmi eux, des migrants, des Roms, des travailleurs du sexe et d'autres personnes, qui subissent des pressions.
Les autorités françaises défendent ces mesures comme étant nécessaires pour offrir un abri et des conditions de vie dignes à ceux vivant dans des conditions précaires autour de Paris.
"Nous menons ces opérations chaque semaine depuis des années. Elles permettent d'offrir un abri en Ile de France (EDS : AUTOUR DE PARIS) à des personnes vivant dans des conditions difficiles et insalubres. Nous avons aussi régulièrement envoyé des personnes dans d'autres régions françaises, car les centres d'hébergement d'urgence de Paris sont saturés. Nous proposons donc aux personnes qui viennent d'arriver, sans attache à Paris, de tenter leur chance ailleurs", explique Adelyne Savy de la préfecture d'Ile-de-France.
Cependant, ces évacuations interviennent dans un climat politique tendu avec une montée de l'anti-immigration, alimentant la popularité du parti d'extrême droite, le Rassemblement national.
La mairie de Paris, sous gestion socialiste, critique l'État pour ne pas offrir suffisamment de solutions durables aux migrants.
—"Nous menons ces opérations chaque semaine depuis des années. Elles permettent d'offrir un abri en Ile de France [autour de Paris] à des personnes vivant dans des conditions difficiles et insalubres”, souligne Lamia El Aaraje, adjointe à la maire de Paris.
“Nous avons aussi régulièrement envoyé des personnes dans d'autres régions françaises, car les centres d'hébergement d'urgence de Paris sont saturés. Nous proposons donc aux personnes qui viennent d'arriver, sans attache à Paris, de tenter leur chance ailleurs", ajoute-t-elle.
Pour l'instant, les migrants évacués se voient proposer des solutions d'hébergement temporaires en périphérie de Paris, mais la question demeure quant à leur sort après les Jeux olympiques.
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