"Si nous parvenons à lancer cette initiative, et cela s'annonce très bien, cela sera historique", a affirmé Kathryne Bomberger, directrice générale de l'ICMP, à l'origine du projet. "Ce sera la première fois que des États travailleront ensemble pour retrouver des migrants disparus".
Aux premières loges de la crise migratoire en Europe, Italie, Grèce, Malte et Chypre devraient se réunir le 11 juin à Rome pour établir des mécanismes de coopération visant à retrouver la trace de milliers de personnes ayant tenté de traverser la Méditerranée et dont le sort est inconnu.
Près de 18.000 migrants sont arrivés par la mer depuis le début de l'année en Europe, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a recensé 559 morts ou disparus.
Des pays du Sud tels que la Libye et l'Égypte seront aussi conviés en tant qu'observateurs à la rencontre de Rome.
>> Lire aussi : 90 migrants portés disparus dans un naufrage près des côtes libyennes
Une telle coopération permettrait de mieux quantifier le nombre de disparus, de dénombrer vivants et morts et de localiser les corps, estime l'ICMP.
Selon l'organisation, la seule Italie a repêché quelque 8.000 corps en Méditerranée depuis dix ans.
"Il y a tant de discussions aujourd'hui sur les données, des discussions je pense plutôt négatives quand on pense à Facebook, mais les données ont aussi des finalités positives", a fait valoir Mme Bomberger lors d'une rencontre avec la presse étrangère.
Le projet est financé à hauteur de 400.000 dollars (323.000 euros) par la Suisse.
>> Lire aussi : Au moins deux femmes mortes et de nombreux disparus en Méditerranée
Organisation intergouvernementale née à la suite des guerres des années 1990 dans l'ex-Yougoslavie, l'ICMP a contribué à identifier environ 70% des quelque 40.000 personnes portées disparues dans les Balkans à cause des conflits.
Ayant depuis déménagé de Sarajevo à La Haye, elle s'est aussi engagée sur la question des disparus en Irak, en Syrie ou encore en Colombie.
Avec AFP