"Les problématiques de la migration et du changement climatique sont étroitement liées", a souligné le président ghanéen John Dramani Mahama devant la presse.
Ce dernier était reçu par le président français François Hollande, aux côtés de ses homologues Boni Yayi (Bénin), Alpha Condé (Guinée), Ali Bongo (Ghana) et du Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn.
Cette rencontre était consacrée à la préparation de la COP21, qui s'ouvre fin novembre à Paris, et du sommet de La Valette, consacré à la question des migrants, qui réunira mercredi et jeudi les dirigeants de l'Union européenne et d'une trentaine de pays africains.
"La désertification, l'érosion côtière, le manque de pluie", provoqués par le réchauffement de la planète, aggravent la pauvreté du continent subsaharien, a expliqué le président Boni Yayi, dans un entretien à l'AFP.
"Nous sentons cette pauvreté par la crise migratoire qui secoue l'Europe", a-t-il ajouté. "Si on veut mettre fin à cette crise migratoire, il faut aller à la racine, c'est à dire créer de la richesse et des emplois pour que les jeunes trouvent du travail" dans leurs pays.
"Développer une énergie propre et accessible à tous (...) permettra de lutter contre la pauvreté", a fait valoir Ali Bongo."L'Afrique a besoin d'électricité, cette question est au centre de nos préoccupations aujourd'hui", a également insisté le Premier ministre éthiopien, alors que 75% des Africains, soit 650 millions de personnes n'y ont pas accès.
M. Hollande a lui estimé que "la question est désormais de savoir si nous sommes capables de traiter du grand enjeu du climat et en même temps de développer l'Afrique".
"Demain à Malte, plusieurs initiatives seront prises par l'Afrique et pour l'Afrique (...) Nous devons élever le niveau des financements (en faveur du continent) qui seront au coeur des négociations de Paris", a-t-il ajouté.
Le sommet de la Valette doit notamment lancer un Fonds fiduciaire pour l'Afrique, mis sur pied par la Commission européenne, pour contribuer à réguler les flux migratoires (lutte contre les passeurs, aide au développement...). L'exécutif européen y versera 1,8 milliard d'euros et a exhorté les Etats membres à y contribuer afin de doubler la mise, ce qu'ils n'ont pas encore fait.
Le coût d'une électrification complète du continent est évaluée à 5 milliards de dollars par an pendant 10 ans.
Avec AFP