Un projet de résolution, âprement négocié depuis trois mois entre Washington et Pékin, a commencé à être communiqué aux autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
Un vote devrait intervenir la semaine prochaine et les diplomates s'attendent à ce que la résolution soit adoptée malgré des réserves de la Russie.
Selon un diplomate du Conseil s'exprimant anonymement, le texte est "très substantiel". Il prévoit en particulier des restrictions aux exportations de charbon nord-coréen vers la Chine qui priveraient Pyongyang de dizaines de millions de dollars.
La Chine est la seule alliée et le principal partenaire économique de la Corée du Nord.
"Les Russes cherchent à retarder (la résolution) mais les Chinois n'ont pas de problèmes avec son contenu", a estimé le même diplomate.
La résolution propose aussi une liste additionnelle d'individus et d'entreprises accusées de contribuer aux programmes militaires du régime communiste nord-coréen et qui seraient frappés de sanctions, comme un gel d'avoirs financiers ou une interdiction de voyager.
"Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires du Conseil", a indiqué mercredi à la presse l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. "Il est grand temps que le Conseil s'unisse pour renforcer le régime de sanctions contre la Corée du Nord et pour imposer des mesures supplémentaires".
Il a estimé qu'un vote interviendra "relativement vite mais plutôt la semaine prochaine que cette semaine".
Depuis le début de l'année, Pyongyang a procédé à deux essais nucléaires, dont le plus puissant qu'il ait jamais effectué, le 9 septembre, et à une vingtaine d'essais de missiles balistiques, au mépris des résolutions de l'ONU.
En mars, le Conseil avait déjà nettement resserré l'étau des sanctions.
A la mi-octobre, il avait "condamné fermement" le tir raté d'un missile par la Corée du Nord et menacé une nouvelle fois de prendre des "mesures supplémentaires importantes" contre Pyongyang.
Depuis 2006, cinq essais nucléaires et toute une série de tests de missiles ont valu à la Corée du Nord de sévères sanctions internationales.
Mais cela n'a pas dissuadé son leader Kim Jong-Un d'ordonner la poursuite sans relâche de ses programmes militaires.
L'efficacité des sanctions dépend en grande partie de la Chine voisine. Mais Pékin craint l'effondrement du régime nord-coréen, qui ferait émerger une Corée unie sous influence américaine, et cherche à protéger Pyongyang des représailles les plus sévères.
Les négociations américano-chinoises sur la résolution, qui piétinaient, ont été débloquées à la suite d'une rencontre entre les présidents des deux pays, Barack Obama et Xi Jinping, le week-end dernier.
Avec AFP