"Nous demandons à la communauté internationale de continuer à demander une saisine de la Cour pénale internationale concernant la situation" en Corée du Nord, a déclaré au Conseil Sara Hossain, membre du Groupe d'experts indépendants sur l'établissement des responsabilités liées aux violations des droits de l'Homme en Corée du Nord, un groupe créé il y a tout juste un an par l'ONU.
Le président du Conseil, Joaquin Alexander Maza Martelli, a ensuite invité Pyongyang à faire usage de son droit de réponse, mais a constaté que "le représentant de la République populaire démocratique de Corée n'est pas dans la salle".
En mars 2016, la Corée du Nord avait annoncé que ses représentants ne participeraient plus aux débats du Conseil qu'elle accuse d'être politiquement motivé.
M. Maza Martelli a appelé les pays qui le souhaitaient à débattre malgré tout de la situation des droits de l'Homme en Corée du Nord lors de cette réunion inscrite à l'agenda de la principale session annuelle du Conseil des droits de l'Homme (27 février-24 mars).
"Les violations doivent cesser et le régime doit faire face à ses responsabilités", a déclaré le représentant permanent adjoint de la France, Thomas Wagner, soulignant que la situation "heurte la conscience humaine".
L'Union européenne et le Japon ont également dénoncé les violations des droits de l'Homme et ont indiqué qu'elles allaient élaborer un projet de résolution sur la Corée du Nord. Les résolutions sont votées lors des deux derniers jours de la session du Conseil.
De son côté, le rapporteur spécial de l'ONU Tomas Ojea Quintana, qui a dit ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Corée du Nord, a réclamé des investigations indépendantes sur le meurtre de Kim Jong-Nam, demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, dans l'aéroport de Kuala Lumpur en Malaisie.
Si les autorités nord-coréennes sont liées à ce crime, il s'agirait alors d'une "exécution extrajudiciaire" et des mesures devraient être prises pour que les responsables soient jugés et d'autres mesures devraient être prises pour protéger "d'autres personnes", a-t-il dit.
Il a par ailleurs souligné que les "tensions militaires" actuelles ont conduit le dialogue avec la Corée du Nord "au point mort".
Il s'est également dit très préoccupé par la situation dans les "quatre camps d'emprisonnement qui sont toujours opérationnels" et où croupissent "au moins 80.000 à 120.000 détenus".