"L'Armée de libération nationale (...) a déclaré un cessez-le-feu unilatéral actif, à partir du 1er et jusqu'au 30 avril, comme un geste humanitaire envers le peuple colombien, qui souffre du drame du coronavirus", écrit l'ELN dans ce texte. La guérilla y évoque l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu de tous les conflits dans le monde, ainsi que la demande "dans le même sens" émise par des "organisations sociales et politiques de Colombie".
Dans le communiqué, diffusé par, entre autres, le sénateur de gauche Ivan Cepeda, elle indique toutefois qu'elle se réserve le "droit" de se défendre des "attaques" des forces de l'ordre, comme des gangs de narco-trafiquants auxquels elle dispute le contrôle de plusieurs régions du pays.
"Nous appelons le gouvernement (...) à ordonner le cantonnement de ses troupes", a ajouté l'ELN, en exhortant le président Ivan Duque à réactiver les contacts avec la délégation de la guérilla à Cuba, en vue de concertations pour un "cessez-le-feu bilatéral et temporaire".
Jeudi, au lendemain du confinement total de la Colombie en raison du Covid-19, le Comité International de la Croix-Rouge avait annoncé la libération par la guérilla de trois otages de nationalité colombienne, enlevés il y a un mois.
Le CICR avait alors publié sur Twitter une photo montrant ces trois hommes protégés par des masques, au moment de leur libération dans une zone rurale du département du Cauca.
La Colombie comptait dimanche soir au moins 702 cas confirmés du nouveau coronavirus depuis le 6 mars, dont dix morts.
Après la signature d'un historique accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc en 2016, des négociations avaient été entamées avec l'ELN l'année suivante par le précédent gouvernement, d'abord à Quito en Equateur, puis à La Havane. Mais elles ont été interrompues par le président Duque après un attentat contre l'école de police à Bogota, lors duquel 22 cadets ont été tués en janvier 2019.
L'ELN, inspirée de la révolution cubaine et apparue en 1964, compte quelque 2.300 combattants et est présente dans 10% des 1.100 municipalités colombiennes, selon des enquêtes indépendantes.