L'Alliance démocratique (DA) "a pris note du congé spécial annoncé par la présidente Nosiviwe Mapisa-Nqakula suite à des accusations de corruption et de blanchiment d'argent", a déclaré le premier parti d'opposition dans un communiqué. Rappelant avoir réclamé en vain sa démission depuis que l'affaire a éclaté en début de semaine, la DA a annoncé avoir déposé "une motion de censure" qui sera débattue à l'Assemblée.
La veille, Mme Mapisa-Nqakula avait annoncé dans un communiqué se retirer temporairement de ses fonctions: "Compte tenu de la gravité des accusations et des spéculations médiatiques qui en découlent, j'ai décidé de me mettre en congé spécial (...) avec effet immédiat".
Ex-ministre de l'Intérieur (2004-2009) et de la Défense (2014-2021), membre du tout-puissant Comité exécutif national (NEC) de l'ANC au pouvoir, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, 67 ans, est accusée d'avoir perçu d'importantes sommes en espèces d'un contractant militaire lorsqu'elle était au gouvernement. Une perquisition a été menée mardi à son domicile d'un quartier huppé de Johannesburg.
Selon son avocat contacté par l'AFP, Me Stephen May, la présidente a déposé "un recours en urgence" auprès d'un tribunal remettant en cause le bien-fondé des accusations qui la visent et s'opposant à toute arrestation à ce stade. Mme Mapisa-Nqakula a joint à sa requête une déclaration sous serment dans laquelle elle dénonce une "humiliation" et des "spéculations étalées sur la place publique" l'entravant dans ses fonctions, selon la presse locale.
L'affaire survient à deux mois d'élections générales qui s'annoncent tendues. Les Sud-Africains sont appelés aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président. Selon les enquêtes d'opinion, le Congrès national africain (ANC), à la réputation entachée par diverses affaires, risque pour la première fois de perdre sa majorité absolue.
Pilier de l'ANC, connue pour diriger avec poigne des débats souvent houleux à l'Assemblée, Mme Mapisa-Nqakula n'avait pas hésité à contredire publiquement le président Cyril Ramaphosa après les émeutes sans précédent qui avaient enflammé le pays en juillet 2021 et fait plus de 350 morts. M. Ramaphosa avait qualifié les violences d"insurrection" visant à déstabiliser l'Etat, ce que la ministre de la Défense de l'époque avait réfuté.
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