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La Belgique "accepte d'accueillir" Laurent Gbagbo; Charles Blé Goudé attend un pays d'accueil


L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo accueille son équipe de défense lors de son entrée dans la salle d'audience de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, le 15 janvier 2019, où les juges ont acquitté Gbagbo et Charles Ble Goude.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo accueille son équipe de défense lors de son entrée dans la salle d'audience de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, le 15 janvier 2019, où les juges ont acquitté Gbagbo et Charles Ble Goude.

La Belgique a dit samedi avoir "accepté d'accueillir" l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI de crimes contre l'humanité ; tout comme Charles Blé Goudé, mais qui est toujours dans l’attente d’un pays d’accueil.

"Répondant à une demande de coopération de la Cour pénale internationale, la Belgique a accepté d'accueillir Laurent Gbagbo, étant donné ses liens familiaux" avec le pays, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Karl Lagatie.

Selon la presse belge, la seconde femme de M. Gbagbo, Nady Bamba, 47 ans, épousée lors d'un mariage coutumier en 2001 et avec qui il a un fils, vit actuellement en Belgique.

"Cela s'inscrit aussi dans le cadre de notre soutien aux juridictions pénales internationales", a expliqué le porte-parole du ministère, précisant ne pas savoir si M. Gbagbo se trouvait déjà en Belgique.

L'ancien dirigeant ivoirien devra, le cas échéant, "se tenir à tout moment à disposition de la CPI", a-t-il ajouté.

M. Gbagbo, 73 ans, a été libéré vendredi par la CPI sous conditions, dont l'obligation de résider dans un Etat membre en attendant un éventuel procès en appel.

Dans leur décision, les juges n'avaient pas précisé le pays qui accueillerait M. Gbagbo, ni si un retour de l'ancien président dans son pays, qui fait partie des Etats membres de la Cour, était envisageable.

-Charles Blé Goudé dans l’attente d’un pays d’accueil-

Dans la soirée de vendredi, la CPI avait indiqué que MM. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes dont la CPI a également décidé la libération, avaient quitté leur centre de détention à La Haye pour un lieu "transitoire" en attendant que leur destination finale soit déterminée.

Vendredi matin, au début d'une journée haletante, l'accusation avait déclaré être prête à accepter la mise en liberté de l'ancien président et de M. Blé Goudé à condition qu'il leur soit interdit de rentrer en Côte d'Ivoire.

- Sept ans de détention -

Jugés pour des accusations de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et 2011 en Côte d'Ivoire, MM. Gbagbo et Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier en première instance.

Depuis ce retentissant acquittement, le maintien en détention des deux hommes était au coeur des débats devant la CPI, la défense ayant demandé une mise en liberté immédiate et inconditionnelle.

L'accusation craignait que MM. Gbagbo et Blé Goudé ne se présentent pas devant la Cour en cas d'appel, et souhaitaient que les deux hommes remettent leurs passeports et soient remis à la garde d'un pays proche des Pays-Bas.

A ce stade, l'accusation attend toujours que les juges communiquent leur décision écrite.

"Ce n'est qu'après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon bureau va décider ou non d'interjeter appel", a déclaré vendredi la procureure de la CPI Fatou Bensouda.

En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

L'acquittement de M. Gbagbo intervient à une période tendue en Côte d'Ivoire, à l'approche de la présidentielle de 2020, alors qu'Alassane Ouattara n'a pas dévoilé ses intentions et que la coalition formée avec Henri Konan Bédié, son ancien allié contre Gbagbo, a explosé.

Avec AFP

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