"A l'heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu'on me reproche", a déclaré Mme Gbagbo à la barre.
Selon elle, Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010.
Simone Ggabgo s’est montrée très critique à l’endroit de la France dont l'armée s'en est prise au cours de la crise postélectorale de 2010-2011 aux forces loyales à Laurent Gbagbo, permettant qu'il soit renversé par des troupes favorables à l'actuel président.
"De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il?", s'est interrogée l'ex-Première dame, 65 ans, qui a dénoncé "l'ingérence des autorités françaises", dont l'armée a selon elle "bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu'aucune résolution de l'ONU ne lui donnait ce pouvoir".
"C'est à croire que l'objectif était l'élimination physique du président élu Laurent Gbagbo", a-t-elle soupiré.
Les "troupes rebelles" de "M. Soro (Guillaume, l'actuel président de l'Assemblée nationale) et d'ADO" (Alassane Dramane Ouattara), "appuyées par l'ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l'Etat", a encore affirmé l'ex-Première dame, à la réputation très controversée.
Simone Gbagbo a rejeté le résultat de la commission électorale organisatrice du scrutin, reconnu par la communauté internationale, qui avait donné Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle de décembre 2010. Le Conseil constitutionnel ivoirien avait à l'inverse consacré son mari.
"Comment puis-je être poursuivie sur la base d'une décision politique? Alors que j'ai respecté la décision du Conseil constitutionnel?", s'est-elle interrogée, confessant avoir été "battue avec une violence inouïe" durant son arrestation.
Simone Gbagbo est la tête d'affiche et la dernière accusée entendue dans un procès-fleuve pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" durant les violences postélectorales en Côte d'Ivoire, qui avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre fin 2010 et le printemps 2011.
VOA/AFP