Le président ivoirien Alassane Ouattara avait officiellement lancé le 4 août dernier l'opération en remettant symboliquement à une cinquantaine de "victimes" un chèque de 1.500 euros chacun, provenant d'un fonds global d'indemnisation de 15 millions d'euros.
Le Programme national de cohésion sociale (PNCS), en charge de l'indemnisation des victimes, a affirmé avoir donné "réparation à 1.175 personnes sur 4.500 concernées", soit près du "tiers de ses objectifs".
"L'opération connait un engouement populaire. Tout le monde veut recevoir réparation (...) nous sommes bousculés", s'est félicitée Mme koné, présidente du PNCS, une structure étatique.
La PNCS a publié ce bilan à moins d'un mois de la présidentielle en Côte d'Ivoire prévue le 25 octobre et jugée cruciale pour la stabilisation du pays après la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts.
L'indemnisation, une "grande première dans le pays", constitue "un grand pas en avant sur le chemin de la réconciliation", ont estimé des observateurs et des Ong, soulignant "un coup de pouce indispensable à des élections apaisées".
"La réparation n'est pas que financière, elle est morale, physique, communautaire. Les personnes meurtries qui reçoivent la compassion de l'Etat, alors qu'elles s'y attendaient le moins, c'est vraiment un soulagement", a expliqué Mme Koné.
La Côte d'Ivoire a connu entre 2002 et 2011 une longue période de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011, nées du refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara fin 2010.
La région d'Abidjan qui abrite la capitale et l'ouest du pays, zone cacaoyère dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, ont été les localités les plus sinistrées par cette crise, selon le PNCS.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé lundi à Gagnoa (ouest), ville natale de M. Gbagbo, au "pardon" et promis de renforcer la cohésion nationale mise à mal après cette crise post-électorale.
Avec AFP