"Je suis candidat à l'élection présidentielle pour résoudre l'épineux problème de l'emploi des jeunes et pour réformer les institutions obsolètes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Agé de 53 ans, ce fiscaliste souhaite, s'il est élu, rendre "flottant" le franc CFA, arrimé à l'euro, et inscrire la corruption dans les textes de loi "comme un crime contre l'humanité".
"La corruption, c'est une école en moins, c'est un hôpital qui n'a pu être construit ou une route qui ne verra jamais le jour", a commenté ce membre de la commission des affaires économiques de l'Assemblée, seul député à avoir critiqué l'adoption du dernier budget fin 2014.
Un quart des 5.000 milliards de francs CFA (plus de 7,6 milliards d'euros) du budget de 2015 est "consacré à des dépenses somptuaires", a-t-il pesté.
Kacou Gnangbo fait partie du groupe parlementaire "espérance", composé de 8 députés indépendants élus aux législatives de 2011.
L'actuelle majorité politique dispose de plus de 90% des sièges à l'Assemblée, où ne figure aucun membre de l'opposition, qui avait boycotté le scrutin.
"M. Gnangbo a une chance infime de remporter le scrutin, mais sa candidature a le mérite de donner du crédit à une ligne indépendante et cohérente", a estimé le politologue Jean Alabro.
Il sera opposé à l'actuel président Alassane Ouattara, investi par son parti en mars, qui vise une réélection dès le premier tour.
Plusieurs candidats de la majorité et de l'opposition avaient fait part de leur volonté de concourir, avant de se rassembler en mars au sein d'une coalition aux contours encore mal dégrossis.
Le Front populaire ivoirien (FPI), très divisé, n'a toujours pas fait part, à six mois de l'élection, de son intention d'y participer.
La présidentielle de 2015 est un rendez-vous crucial pour la Côte d'Ivoire, après une décennie de crise politico-militaire dont les violences postélectorales de 2010-2011 ont constitué l'épilogue. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois.
La crise postélectorale avait été provoquée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la dernière présidentielle face à Alassane Ouattara.