De son côté, le ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, a indiqué qu'il allait saisir le procureur d'Abidjan pour ouvrir des enquêtes contre les membres de l'ancien régime susceptibles d'avoir commis des crimes de sang, des achats d'armes ou des détournements de fonds.
Ces enquêtes pourraient concerner notamment les membres du gouvernement de M. Gbagbo, arrêté lundi dernier dans sa résidence, mais aussi des journalistes de la Radio-télévision ivoirienne (RTI), qui a été un puissant instrument de propagande du pouvoir en place.
Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de M. Gbagbo, a appelé à arrêter la guerre et l'escalade de la violence, notamment à Yopougon.
Le président du FPI Pascal Affi N'Guessan, accompagné de l'ex-ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, a appelé aussi à la réconciliation lors d’une conférence de presse.
M. Affi a appelé le nouveau régime à mettre fin aux « arrestations arbitraires » et à libérer les personnes arrêtées, dont M. Gbagbo, afin qu'il prenne « part à la réconciliation nationale ». Près de cinq mois de crise post-électorale ont fait près de 900 morts, selon les Nations Unies.
L'ex-président ivoirien a été placé en résidence surveillée dans le nord du pays. Selon M. Djédjé, il se trouve à Korhogo, fief d'Alassane Ouattara.
Le gouvernement a libéré samedi dernier près de 70 personnes, membres de la famille et employés de maison de M. Gbagbo, qui avaient été arrêtées avec lui dans la résidence présidentielle et étaient détenues depuis. Y restent une cinquantaine de personnes, selon les autorités.
A Paris dimanche, environ 1.500 personnes se sont rassemblées pour soutenir Laurent Gbagbo, brandissant des drapeaux ivoiriens ainsi que des photos présentées comme des images de massacres qui se seraient produits ces derniers jours en Côte d'Ivoire.