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Côte d'Ivoire : tension à Bouaké après les manifestations


Vue d'une rue de Bouaké, durant la camapagne électorale de 2010.
Vue d'une rue de Bouaké, durant la camapagne électorale de 2010.

La situation était tendue lundi à Bouaké au centre de la Côte d'Ivoire, des femmes manifestant devant le camp militaire pour réclamer la libération de leurs proches arrêtés lors d'une manifestation qui a fait un mort et des dizaines de blessés vendredi.

Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées vendredi à la suite de la manifestation contre l'augmentation des tarifs de l'électricité, selon une source policière sous couvert de l'anonymat, qui a précisé qu'à l'exception des mineurs, elles avaient été transférées vers la capitale Abidjan.

"Nos enfants qui ont été arrêtés sont à l'intérieur. Nous demandons qu'ils soient libérés. Ceux qui n'ont rien fait doivent être libérés", a réclamé Silué Etchémintcho.

"Tous ceux qui sont coupables doivent répondre de leurs actes, mais ce n'est pas le cas de mon neveu", a affirmé Bintou Koné.

Vendredi, la manifestation sur le dossier sensible des augmentations des tarifs de l'électricité avait dégénéré en violences. Une personne avait été tuée et une dizaine d'autres blessées par balle alors qu'une agence de la Compagnie Ivoirienne d'électricité (CIE, privatisée en 1990 et propriété du groupe franco-africain Eranove) et plusieurs bâtiments administratifs avaient étépillés et saccagés.

Des manifestations avaient aussi entrainé des violences et pillages mardi à Yamoussoukro, la capitale administrative de la Côte d'Ivoire, et mercredi à Daloa, dans le centre, alors qu'une journée de protestation lundi à Abidjan a été annulée par les organisations de consommateurs.

Le gouvernement a promis des mesures et le paiement des factures a été reporté à septembre.

Les tarifs de l'électricité devaient augmenter en début d'année de 6 à 10%, selon le ministère de l'Energie, mais de nombreux abonnés ont vu leurs factures exploser bien au-delà à consommation égale.

"Le gouvernement est responsable de la poussée de tension sociale actuelle et des manifestations de Yamoussoukro", avait accusé la semaine Jean-Baptiste Koffi, président de l'Union fédérale des consommateurs de Côte d'Ivoire, qui regroupe 125 associations.

Le gouvernement et la CIE doivent "renoncer au projet d'augmentation du prix de l'électricité actuel, qui ne fait qu'exacerber les difficultés déjà nombreuses vécues par les consommateurs", avait-t-il dit à l'AFP.

Au nom de l'orthodoxie budgétaire, les bailleurs internationaux ont récemment fait pression pour une augmentation des tarifs d'électricité subventionnés par l'Etat.

Avec AFP

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