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Le syndicat de la presse privée de Côte d'Ivoire exige "la libération immédiate" des six journalistes emprisonnés


Journalistes membres du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d'Ivoire.
Journalistes membres du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d'Ivoire.

Les six journalistes ivoiriens ont été arrêtés la veille pour "divulgations de fausses nouvelles"

Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l'Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), sont détenus depuis dimanche dans un camp de gendarmerie à Abidjan.

Ces patrons ont été arrêtés en même temps que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l'Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps).

Le Syndicat de la presse privée de Côte d'Ivoire (Synapp-CI) a, dans un communiqué, "condamné fermement cette énième atteinte flagrante à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, deux droits fondamentaux de l'homme, reconnus et protégés par la Constitution ivoirienne".

Guillaume Gbato joint par Claire Morin-Gibourg
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Pour Guillaume Gbato, secretaire général du Synapp-CI, il ne s'agit pas d'une nouvelle chasse aux sorcières car les journalistes sont "de toutes les lignes éditoriales". Après leur réunion avec le porte-parole du gouvernement, les journalistes du Synapp-CI regrettent que "les pouvoirs publics ne comprennent que les journalistes se soient donnés beaucoup de liberté dans la couverture des affaires de mutinerie". Mais, comme le rappelle Guillaume Gbato, "il n'appartient pas aux journalistes de cacher la vérité, bien au contraire !"

Selon le procureur de la république, Richard Adou, l'arrestation de ces journalistes est liée "aux récents mouvements d'humeur des militaires" au cours desquels, "certains organes de presse ont divulgué de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte".

"Ces agissements tombent sous le coup de la loi qui réprime l'incitation des militaires à l'insoumission et à la rébellion, les atteintes à l'autorité de l'Etat et la publication d'informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l'Etat", a-t-il rappelé dans un communiqué.

Pour le Synapp-CI, "en période de crise, les attaques contre la presse ne sont jamais un bon signal et ne sont surtout pas un facteur de stabilité et de restauration de la confiance entre les populations".

Les soldats des Forces spéciales ivoiriennes s'étaient mutinés mardi dernier dans leur base d'Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, pour réclamer des primes, avant de mettre fin à leur mouvement jeudi.

Les Forces spéciales sont une unité d'élite de l'armée directement impliquées dans la sécurité proche du président ivoirien Alassane Ouattara.

Début janvier, la Côte d'Ivoire avait été secouée par une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.

En répondant à leurs revendications, via le versement de primes à 8.500 de ces membres de l'ex-rébellion ayant contrôlé le nord du pays entre 2002 et 2011, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord, qui s'étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).

Avec AFP

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