Parsemée de mosquées et d'églises aux coupoles colorées qui bordent la Volga, Kazan, qui accueille samedi le tirage au sort de la Coupe des Confédérations 2017, s'est imposée comme la capitale sportive russe avec ses stades ultramodernes organisant de plus en plus de compétitions internationales.
Dans un an, la répétition grandeur nature du Mondial-2018 de football renforcera encore son image de ville sportive par excellence située à 700 kilomètres à l'est de Moscou. Pour le plus grand bonheur de ses 1,2 millions d'habitants.
Capitale administrative du Tatarstan, région russe à majorité musulmane, Kazan a accueilli ces dernières années de nombreuses compétitions européennes et internationales dans tous les sports, de l'haltérophilie au hockey sur glace en passant par le patinage artistique, la boxe, ou l'escrime.
Ville-hôte des championnats du monde de natation en 2015, Kazan avait déjà accueilli en 2013 les Jeux universitaires d'été. Et ceux-ci ont donné une "impulsion importante au développement des infrastructures sportives", rappelle un responsable de l'administration locale, Damir Fattakhov.
"Plus de 30 nouveaux sites sportifs ont été construits de zéro et 19 autres ont été entièrement rénovés", a-t-il détaillé à l'AFP.
A l'issue de ces jeux, 18 sites ont par ailleurs été transférés à l'académie des sports locale et à d'autres institutions éducatives, encourageant les activités sportives chez les étudiants et les jeunes.
"C'était une sage décision. Maintenant, les étudiants de Kazan ont la possibilité de faire du sport dans des installations modernes", souligne M. Fattakhov.
En visite à Kazan en 2013, le président Vladimir Poutine avait qualifié la ville de "capitale sportive de Russie" et l'a répété lors d'un récent déplacement au Tatarstan en avril.
"Les gens ici savent ce qu'est le sport, ils l'aiment et ils sont capables d'organiser de grands événements sportifs", a déclaré M. Poutine.
Fondée en 1005, Kazan fut d'abord une forteresse faisant partie de la Horde d'or, royaume mongol fondé dans les plaines russes par les descendants de Gengis Khan. Au 15e siècle, la ville devient la capitale de la puissante principauté des Tatars, nommée le Khanat de Kazan.
Cette principauté a été rattachée à l'empire russe en 1522 par Ivan le Terrible qui envoya des milliers de Russes s'installer à Kazan.
Après la chute de l'Union soviétique en 1991, le premier président de la république du Tatarstan, Mintimer Chaïmiev, avait fait de l'encouragement d'un mode de vie sain une de ses priorités. Son initiative avait été largement soutenue par les hommes d'affaires de cette région riche en pétrole.
La compagnie pétrolière Tatneft, basée au Tatarstan, est ainsi sponsor de longue date du club de hockey sur glace Ak Bars Kazan, devenu depuis quatre fois champion de Russie. Un stade moderne de 10.000 sièges a été créé en 2005.
Le groupe pétrochimique local TAIF-NK a pour sa part choisi de sponsoriser le club de football du Rubin Kazan, champion de Russie en 2008 et en 2009.
Quant aux clubs de basket UNIKS et de volley Zenit Kazan, ils se sont également fait remarquer en remportant des titres nationaux et internationaux.
Et Kazan ne compte pas s'arrêter là. Forte de ses succès sportifs, la ville rêve désormais d'accueillir sur son sol les jeux Olympiques d'été.
"Nous soutenons tous l'idée d'organiser des JO à Kazan", a déclaré à l'AFP M. Fattakhov. Une idée exprimée à plusieurs reprises par le ministre des Sports régional, Vladimir Leonov.
"Je suis confiant. Si un jour, on nous attribue le droit d'accueillir les jeux Olympiques, nous serons prêts à les organiser avec succès cinq ou sept ans après", assure-t-il.
Avec AFP