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Courte trêve décrétée par la Russie à Alep, les rebelles relancent leur offensive


Dans les décombres à Alep, le 11 octobre 2016 (REUTERS/Abdalrhman Ismail )
Dans les décombres à Alep, le 11 octobre 2016 (REUTERS/Abdalrhman Ismail )

L'ONU a réagi à l'annonce russe en affirmant que "les opérations humanitaires ne pouvaient pas être subordonnées à des initiatives politiques ou militaires".

Une nouvelle "pause humanitaire" décrétée par la Russie, allié du régime syrien, devait entrer en vigueur vendredi matin dans la métropole divisée d'Alep, mais elle risque encore une fois de ne pas donner de résultat d'autant plus qu'elle a été décrétée pour 10 heures seulement.

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a jugé que cette pause "est loin d'être suffisante". "Cela ne donne assez de temps ni pour évacuer les malades et les personnes grièvement blessées, ni pour acheminer l'aide humanitaire pour les habitants d'Alep", a-t-il ajouté.

Une première trêve "humanitaire" de trois jours mise en place dans la ville septentrionale d'Alep par les armées russe et syrienne, qui prévoyait l'arrêt de tous les tirs dans cette ville divisée, a expiré le 22 octobre sans avoir permis l'évacuation de civils et de blessés ni le retrait des combattants.

Huit couloirs humanitaires créés à ces fins sont restés quasiment déserts.

Le ministère de la Défense russe et l'armée syrienne ont indiqué que cette trêve devait commencer à 09H00 heure d'Alep (07H00 GMT).

La Russie a appelé les groupes armés à "mettre fin aux combats et à quitter Alep avec leurs armes".

Mais au lendemain de l'annonce russe, les rebelles ont relancé jeudi avec force leur offensive contre les forces gouvernementales dans cette deuxième ville de Syrie pour briser le siège imposé par le régime syrien aux quartiers qu'ils contrôlent dans la partie Est de la ville.

Au moins 12 civils ont été tués jeudi et 200 blessés par les tirs et les salves de roquettes des rebelles sur les quartiers Ouest d'Alep, tenus par le gouvernement, selon l'agence officielle Sana. De violents affrontements secouaient la périphérie, rythmés par les explosions de voitures piégées et les frappes aériennes du régime et de son allié russe.

Plus de 250.000 personnes vivent dans les quartiers sous contrôle des rebelles, privées d'aide humanitaire depuis juillet et menacées de pénurie alimentaire selon l'ONU.

'Couloirs pour civils et combattants'

"Tous les couloirs humanitaires mis en place auparavant vont continuer de fonctionner pour la sortie de civils et de combattants", avait précisé mercredi le chef de l'état-major russe, Valéri Guerassimov, en annonçant la trêve pour ce vendredi.

Il a assuré que la décision sur la trêve avait été prise en accord avec les autorités syriennes.

"Vu que nos collègues américains sont incapables de séparer l'opposition des terroristes, nous nous adressons directement aux leaders de tous les groupes armés et les appelons à mettre fin aux combats et à quitter Alep avec leurs armes", avait-il souligné.

Le contrôle d'Alep est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur pouvoir dans le nord de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 300.000 morts.

L'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, avait lancé le 22 septembre une vaste offensive pour reprendre les quartiers est d'Alep, qui a fait 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles.

Les Occidentaux avaient alors dénoncé des "crimes de guerre", poussant Moscou a décréter le 18 octobre un arrêt des bombardements sur Alep, en "geste de bonne volonté".

Vendredi dernier, le Kremlin avait annoncé que le président Vladimir Poutine "ne considérait pas opportun actuellement de reprendre les frappes aériennes à Alep" et jugeait "nécessaire de prolonger une pause humanitaire", malgré la vaste offensive lancée par les rebelles.

Toutefois, "s'il le faut, pour mettre fin aux actions provocatrices des groupes terroristes, la Russie se réserve le droit de recourir à tous les moyens dont elle dispose pour soutenir les forces armées syriennes", avait alors expliqué à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Avec AFP

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