Le gouvernement du Niger veut sauver l’année scolaire. Beaucoup de responsables pédagogiques ont été instruits par la hiérarchie de prendre les dispositions afin de matérialiser les es cours en ligne, à la télévision, ou les deux.
Seulement, la décision, pour un grand nombre d’acteurs, nécessitait davantage de réflexion.
"Il n’y a aucune étude qui permette de savoir si tous les élèves et étudiants disposent d’un smartphone et de data nécessaires pour suivre des cours en ligne", déplore Mamane, responsable d’une ONG qui œuvre pour la qualité de la formation.
Les syndicats du secteur protestent. "Nous ne sommes pas partants pour une option de faire valider l’année sur la base de cours faits en ligne", avertit Issoufou Arzika, secretaire général du Syndicat national des enseignants du Niger.
Le structure attire l’attention du gouvernement sur le risque d’une rupture d’égalité si cette option est mise en œuvre. "La seule solution pour sauver l’année c’est des cours où on a des élèves et des enseignants en classe", tranche M. Arzika.
Au niveau des élèves également cette option des cours en ligne ne passe pas.
"Il n’est pas question que nous acceptions des groupes WhatsApp de classes de 40 élèves dans lesquels vous n’aurez que quinze ou seize membres actifs", proteste le secrétaire général de l’Union des scolaires du Niger (USN), Idder Algabit.
Les parents d’élèves estiment pour leur part que l’option des cours en ligne va défavoriser une majorité de scolaires et étudiants du dernier pays au monde en termes d’indice de développement humain.
Le taux de pénétration d’internet au Niger est l’un des plus faibles du continent 2,10% selon des statistiques de 2017. Seulement 13% de la population bénéficie de l’électricité, selon les responsables de la société en charge de la distribution de l’énergie.