Dans une déclaration lue par son avocat Stéphane Bourgon en salle d'audience, Bosco Ntaganda, qui refuse d'assister aux procédures, affirme "se sentir trop faible": "je n'ai plus la capacité de réfléchir, ce n'est plus Bosco qui est devant vous".
Il est accusé de treize crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel, commis par ses troupes en 2002-2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
"Quand j'ai décidé de me rendre volontairement il y a plus de trois ans, je croyais que je pourrais me défendre, mais je sais maintenant que ce n'est pas le cas, il n'y a pas d'issue et je n'ai plus d'espoir", a-t-il affirmé.
"Je n'ai plus aucun espoir de revoir ma femme et mes enfants dans des conditions normales", a-t-il ajouté: "voilà pourquoi je suis prêt à mourir".
On ignorait quand exactement l'ex rebelle avait commencé sa grève de la faim.
Cette déclaration intervient alors que les juges ont refusé la semaine dernière de lever les restrictions imposées sur son accès à l'extérieur, après des inquiétudes au sujet d'intimidations présumées de témoins.
Pour la représentante du bureau du procureur, Nicole Samson, "la dépression a été très rapide et utiliser cela nous semble être une tactique de manipulation pour arrêter les procédures".
Les juges, assurant que "rien dans les conditions de détention n'empêche des visites familiales", ont rejeté une demande de la défense pour ajourner le procès jusqu'à lundi et ordonné un examen médical. Les audiences reprendront mercredi.
Bosco Ntaganda, souvent surnommé "Terminator", aurait joué avec ses troupes des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) un rôle central dans les violences ethniques et attaques menées contre les civils en Ituri.
Général dans l'armée congolaise de 2007 à 2012, il était le fugitif le plus recherché dans la région des Grands Lacs jusqu'à ce qu'il se rende, de manière inopinée, à l'ambassade américaine de Kigali, au Rwanda, en mars 2013, pour demander son transfert à la CPI.
Les conflits dans le nord-est de la RDC, qui ont impliqué les armées d'au moins six nations africaines dans cette région riche en minerais, ont entraîné des violences inouïes sur les civils, causant la mort de trois millions de personnes, selon les ONG, et créé une instabilité profonde dans l'Est congolais.
Avec AFP