"Ce sont des structures qui sont très jolies qui sont bien équipées mais qui ne sont pas encore utilisées parce qu’il y a des procédures administratives pour les marchés", explique Mariatou Yap, directrice de la protection civile.
Parmi les défis à relever en matière de gestion des catastrophes au Cameroun, la mise en fonction effective du centre national d’opérations d’urgences est centrale.
Fruit de la coopération sino-camerounaise, ce centre est situé dans le 4ème arrondissement à Yaoundé.
"On souhaitait voir dans quelle mesure on peut commencer à l’utiliser parce qu’entre temps, les catastrophes n’attendent pas que le projet soit finalisé", lance Mariatou Yap. "Lors de la visite de ce centre, nous avons été émerveillés, on pouvait se connecter en temps réel avec les régions, nous l’avons expérimenté avec le centre des opérations d’urgences de Bafoussam. Nous avons eu une téléconférence avec eux, en cas d’alerte ou de situation d’urgence, on peut communiquer avec eux".
Dix régions dotées de centres d'urgence
A ce jour, toutes les 10 régions du pays ont été dotées de centres d’opérations d’urgences. Cependant, en cas de catastrophes graves, il arrive parfois que le réseau de télécommunications ou encore d’électricité soit complètement ou partiellement endommagé.
Il faut alors faire usage des images satellitaires. Depuis 2009, le gouvernement a entrepris de former ses experts pour relever ce défi avec comme partenariat ONU-SPIDER, le programme des Nations unies pour l’Exploitation de l’Information d’Origine Spatiale aux fins de Gestion des Catastrophes et des Interventions d’Urgence.
Pour Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, "les experts camerounais doivent collaborer" avec les experts de UN-SPIDER, "qui ont une très grande expérience dans la gestion des catastrophes".
La semaine dernière, une vingtaine de structures locales concernées par la protection civile ont été sensibilisées sur l’exploitation des données spatiales, dans la prévention des risques et de gestion des catastrophes par une délégation de ONU-SPIDER.
Mission technique avec ONU-SPIDER
"Nous venons de vivre un glissement de terrain dans la Menoua, les satellites notent souvent ce genre de début de déplacement", souligne Mariatou Yap.
"Si nous avons l’information à temps, nous pouvons ordonner le déplacement des personnes de cette zone le temps que la terre glisse", ajoute-t-elle.
La mission technique de ONU-SPIDER a séjourné au Cameroun du 14 au 20 juillet dernier. Il a été dressé un état des lieux de la collecte et de l'utilisation des données spatiales pour la prévention des risques de catastrophes.
Dr Juan Carlos Villagran de Léon, chef du bureau ONU-SPIDER à Bonn, a fait partie de cette mission : "Nous voulons montrer comment un centre de télécommunications d’opérations d’urgences peut faciliter le travail commun des différentes agences gouvernementales et répondre aux besoins que ce soit en termes de fournitures alimentaires, de l’eau pour les familles".
Au fil des années, des phénomènes tels que des émanations de gaz toxiques, des éruptions volcaniques, des glissements de terrain ainsi que de graves inondations ont été enregistrés au Cameroun.