BERLIN (Reuters) - Andreas Lubitz, le copilote allemand qui a semble-t-il délibérément provoqué la catastrophe de l'Airbus A320 de Germanwings mardi dans les Alpes de Haute-Provence, avait été soigné en 2009 pour un "épisode dépressif grave", rapporte vendredi le quotidien allemand Bild.
Citant des documents internes et des sources au sein de la Lufthansa, la compagnie-mère de Germanwings, Bild précise que le copilote a été l'objet d'un traitement psychiatrique sur une durée totale de dix-huit mois. Le journal ajoute que le copilote était toujours sous traitement "régulier et particulier".
Ces documents, écrit Bild, seront transmis aux enquêteurs français, qui ont établi qu'Andreas Lubitz avait verrouillé de l'intérieur la porte du cockpit où le pilote l'avait laissé momentanément seul, avant de précipiter délibérément le vol 4U9525, qui transportait 149 autres personnes, contre une paroi des Alpes.
Lors d'une conférence de presse jeudi, le président du directoire de la Lufthansa, Carsten Spohr, avait déclaré que le jeune pilote de 27 ans avait pris un congé de plusieurs mois lors de sa période de formation il y a six ans. Mais il n'avait fourni aucune explication et ajouté que le pilote avait passé avec succès l'ensemble des tests, indiquant ne pas avoir d'élément indiquant une fragilité psychologique.
Invité vendredi matin de la chaîne i-TELE, le Premier ministre français, Manuel Valls, a souligné qu'il appartenait à la compagnie allemande "de donner le maximum d'éléments pour qu'on puisse comprendre pourquoi ce pilote en est arrivé à ce geste effrayant".
"Par principe, je suis prudent dès il s'agit d'une enquête qui est placée sous l'autorité de la justice mais tout s'oriente vers ce geste qu'on n'arrive pas à qualifier, criminel, fou, suicidaire", a-t-il également noté. Toujours d'après Bild, Andreas Lubitz était victime de dépression et de crise d'anxiété lorsqu'il a interrompu sa formation, en 2009.
Le quotidien ajoute que son dossier auprès de l'autorité allemande de contrôle du transport aérien (Luftfahrtbundesamt) porte la mention SIC, une abréviation qui signifie que Lubitz devait se soumettre à un suivi médical régulier. Une porte-parole de la compagnie allemande s'est refusée vendredi à tout commentaire sur sa santé.