L'enquête sur le crash en juillet 2014 d'un avion d'Air Algérie montre que l'équipage n'a vraisemblablement pas activé un système anti-givre, ce qui a conduit au dysfonctionnement de certains capteurs, selon le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA).
Le vol AH5017 d'Air Algérie, qui reliait Ouagadougou à Alger, s'était écrasé dans le nord du Mali moins d'une heure après son décollage, faisant 116 morts.
Le BEA, publiant sur son site de premiers éléments d'enquête, indique que l'avion, un McDonnell Douglas 83, a atteint "sans événement significatif" son altitude de croisière de 9.500 mètres. Mais deux minutes plus tard environ, la valeur du "paramètre principal de conduite des moteurs" (EPR) est devenue "erronée sur le moteur droit puis environ 55 secondes plus tard sur le moteur gauche".
"Ceci est vraisemblablement le résultat du givrage des capteurs de pression situés sur le cône de nez des moteurs", indiquent les enquêteurs.
"Si le système de protection contre le givrage des moteurs est activé, ces capteurs de pression sont réchauffés par de l'air chaud", explique le BEA, qui poursuit: "L'analyse des données disponibles indique que l'équipage n'a vraisemblablement pas activé ces systèmes au cours de la montée et de la croisière."
Ces informations erronées transmises par les capteurs ont eu pour conséquence de "limiter la poussée délivrée par les moteurs", et donc ralentir la vitesse de l'avion, jusqu'à provoquer son décrochage.
"Les paramètres enregistrés indiquent qu'il n'y a pas eu de manoeuvre de récupération du décrochage réalisée par l'équipage", lit-on dans le communiqué.
Le BEA, qui doit publier en décembre son rapport final sur ce crash , fait part "d'au moins deux événements similaires" en juin 2012 et 2014, liés à un givrage de capteurs sur des appareils McDonnell Douglas. Ces événements n'ont pas eu de conséquences graves parce que détectés et corrigés à temps par les équipages. (Avec AFP).