"Deux ans après le crash, on n'a pas avancé. Les familles des victimes sont frustrées, inquiètes et 'souffreteuses' (et souffrent) parce qu'elles ont l'impression que la vérité n'a pas été dite sur ce crash", a plaidé le président de l'Association des victimes burkinabè du vol d'Air Algérie, Me Halidou Ouédraogo.
"Les questions qu'elles se posent n'ont pas eu de réponses et c'est avec douleur et frustration qu'elles demandent à ce qu'on prête attention à leur situation", a-t-il ajouté lors d'une assemblée générale des familles des victimes organisée dans un grand hôtel de Ouagadougou.
Les familles des victimes ont notamment estimé que la compagnie avait affrété "une épave volante" et mis en cause l'équipage. "C'est un avion poubelle qu'on a affrété sur ce vol", a accusé Djeneba Koussikana, une Française qui a perdu sept membres de sa famille. "On a envoyé nos parents à la mort. C'est un assassinat, un attentat, ce n'est pas un accident et il faut que quelqu'un assume", a poursuivi Mme Koussikana, larmes aux yeux.
Les familles des victimes ont également appelé les autorités maliennes à restituer les restes de leurs proches enterrés sans leur consentement dans un cimetière de Bamako afin qu'ils soient inhumés à Ouagadougou d'où était parti l'avion et où une stèle sera érigée en leur mémoire.
Le vol AH 5017 d'Air Algérie Ouagadougou-Alger s'était abîmé le 24 juillet, 32 minutes après son décollage dans le nord du Mali, tuant les 116 personnes à bord parmi lesquelles 54 Français, 23 Burkinabè, ainsi que des Libanais, des Algériens, des Espagnols ou des Luxembourgeois.
Selon le rapport final du Bureau d'enquêtes et d'analyses (le BEA français) publié en avril dernier, le crash est dû à "la non-activation" par l'équipage du système antigivre, suivie de l'absence de réaction des pilotes pour sortir d'une situation de décrochage.
Avec AFP