Le président brésilien Michel Temer a décrété trois jours de deuil après l'accident lundi soir de l'appareil, un British Aerospace 146 de la compagnie bolivienne Lamia qui transportait 72 passagers et neuf membres d'équipage.
Parti du Brésil, l'appareil avait fait une escale technique en Bolivie avant de mettre le cap sur la Colombie. Il s'est écrasé dans la zone montagneuse d'El Gordo, à 3.300m d'altitude, sur la commune de La Union, à environ 50 km de Medellin, deuxième ville de Colombie située dans le nord-ouest du pays.
"Une tragédie qui nous endeuille. Nous déplorons l'accident d'avion qui transportait #Chapecoense", a déclaré le chef de l'Etat colombien, Juan Manuel Santos, via Twitter. Il a ensuite précisé dans une allocution télévisée avoir appelé M. Temer pour présenter ses "condoléances au peuple brésilien et offrir toute notre coopération dans ces moments difficiles".
L'Unité nationale de gestion des risques et désastres (UNGRD) avait dans un premier bilan fait état de "la mort de 76 personnes" et "cinq blessés". Puis un footballeur, Neto, et un technicien de la compagnie ont été retrouvés en vie, tandis qu'un autre joueur, Marcos Danilo Padilha, décédait de ses blessures "pendant son transfert", a précisé à l'AFP l'Aviation civile.
Les survivants sont les footballeurs Helio Hermito Zampier Neto, Alan Luciano Ruschel et Jackson Ragnar Follman; une hôtesse Ximena Suarez et un technicien Erwin Tumiri; ainsi qu'un journaliste Rafael Hensel, selon la même source, indiquant qu'ils avaient été transférés dans des hôpitaux proches.
L'UNGRD a précisé qu'un nouveau bilan des morts "ne sera communiqué que lorsque les recherches et les secours seront terminés".
M. Santos a affirmé que "l'enquête sur les circonstances exactes et les possibles causes de cette tragédie avance". L'Aviation civile avait auparavant indiqué qu'un message d'urgence pour "pannes électriques" avait été émis de l'appareil et que "l'accident a été enregistré à 22H34" (03H34 GMT mardi).
L'accident est survenu cinq minutes avant l'atterrissage sur l'aéroport José Maria Cordova de Rionegro, qui dessert Medellin. Selon les autorités, les conditions météorologiques étaient mauvaises, en raison de fortes pluies dans une "zone d'accès très difficile". Les secours ont même dû être suspendus dans la nuit et n'ont repris qu'au petit matin.
Cet appareil de Lamia, compagnie spécialisée dans les vols charters, en particulier d'équipes sportives, avait décollé de Sao Paulo, au Brésil, et fait une escale technique à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, avant de redécoller pour Rionegro.
L'UNGRD a mis en place une cellule de crise et déployé 150 personnes pour les opérations de recherche, les secouristes devant marcher plus d'une demi-heure à pied pour arriver sur le site.
Le vice-président de Chapecoense, Ivan Tozzo, a réagi sur la chaine brésilienne SportTV, déplorant une "tragédie". Ses joueurs se rendaient à Medellin pour y affronter l'Atletico Nacional dans le match aller de la finale de la Copa Sudamericana, grande compétition de clubs d'Amérique latine.
Le directeur de l'Aviation civile, Alfredo Bocanegra, a précisé que parmi les passagers se trouvaient "22 footballeurs, 28 accompagnants et membres de l'équipe technique, 22 journalistes".
La fédération Conmebol a annoncé que la finale avait été suspendue, et le congrès de l'organisme du football sud-américain prévu ce mercredi à Montevideo reporté, selon un communiqué précisant que le président de la Conmebol, Alejandro Dominguez, se rendait sur place.
Les plus grands clubs de football, tels le Real Madrid, le FC Barcelone ou Manchester United ont transmis "leurs pensées" pour les victimes de la catastrophe. Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a évoqué "un jour très triste pour le football".
Juan Carlos de la Cuesta, président de l'Atletico Nacional a déploré une "si grande tragédie" et exprimé, sur radio Caracol, sa "solidarité pour soutenir le club Chapecoense et les familles".
Le modeste club Chapecoense avait surpris le football latino-américain en arrivant en finale de la Sudamericana pour la première fois de son histoire, après avoir éliminé en demi-finale la puissante équipe argentine de San Lorenzo.
Avec AFP