L'Airbus A320, reliant Paris au Caire, s'est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l'Égypte après avoir soudainement disparu des écrans radar, avec 66 personnes à bord dont 40 Égyptiens et 15 Français.
"Aujourd'hui, nous savons que plus de 60 ADN ont été identifiés, même si les autorités égyptiennes ne nous ont pas communiqué de chiffres officiels", relève une source française proche de l'enquête.
Une commission de conciliation et d'identification des victimes, chargée d'entériner l'identification des corps pour permettre leur rapatriement, devait être mise en place fin août, mais cela a été annulé, a-t-elle ajouté.
"Rien ne peut légitimer un tel retard. Les proches des victimes ont l'impression d'être pris en otages dans le jeu diplomatique entre Paris et Le Caire", a déploré Me Sébastien Busy, avocat de 22 familles, dont 4 françaises.
Deux théories s'affrontent pour tenter d'expliciter le crash.
Les enquêteurs français privilégient l'hypothèse d'un incident technique, alors que l'analyse de l'une des boîtes noires - celle contenant les données de vol - a révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s'étaient déclenchées avant le crash de l'Airbus A320.
A l'inverse, les autorités égyptiennes semblent privilégier la piste terroriste. Elles mettent en avant la découverte de traces d'explosifs (TNT) sur des morceaux de l'appareil, explique une source proche du dossier.
Mais pour les enquêteurs français, les débris ont pu être contaminés par les sacs dans lesquels ils ont été placés, une fois repêchés en mer.
"Aucun élément n'étaye à ce jour l'hypothèse d'un attentat", a relevé la source proche de l'enquête, rappelant qu'aucune revendication n'a été faite par l'organisation Etat islamique, "ce qui ne colle pas avec le mode de fonctionnement" du groupe jihadiste.
Avec AFP