Le 16 juillet, le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a procédé à l'instauration du Conseil national de lutte contre la vie chère, une instance chargée de mobiliser tous les moyens en vue d’assurer de meilleures conditions d’accès aux produits de consommation courante.
Depuis des années, les Ivoiriens se plaignent du coût très élevé des produits de première nécessité.
Michel Kouadio, couturier et père de trois enfants, dit éprouver de grandes difficultés pour joindre les deux bouts.
"La vie est vraiment chère. Tout augmente : le transport, le loyer, la nourriture et bien d’autres choses. C’est vraiment difficile. On essaie de faire avec le peu qu’on a".
Marius Comoé, le président de la fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire, dit ne pas se faire d’illusions.
"Le Conseil national de lutte contre la vie chère ne va pas initier de politiques de productions de riz. Les gouvernants savent ce qu’il y a à faire. Ils savent que le marché est cher. Est-ce que le comité est chargé de la distribution a le monopole de la distribution des produits sur le marché ? On ne peut rien attendre de ce comité", se lamente-il.
Pour Marius Comoé, il faut plutôt mettre en place de véritables politiques en vue de l’autosuffisance alimentaire.
"Il faut demander au ministère de l’agriculture de s’engager dans une véritable politique d’autosuffisance alimentaire notamment en riz. Idem pour le ministère des ressources animales. La vie chère, c’est aussi le coût du loyer, le transport, l’école, l’électricité, etc."
L’une des explications de la cherté du coût de la vie serait aussi la multiplication des taxes perçues par l’Etat.
Soumahoro Ben Nfaly, président d’une autre organisation de consommateur et membre du Conseil national de lutte contre la vie chère, "il faut faire attention aux différentes taxes que l’état créé et prélève régulièrement et de façon abusive aux entreprises. Tout cela contribue à l’augmentation du coût de la vie".
Le Conseil national de lutte contre la vie chère regroupe des ministres, des représentants du secteur privé, des syndicats et de la société civile. Même s’ils disent ne pas attendre grande chose de cette structure, les Ivoiriens espèrent tout de même une baisse du coût de la vie.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan