A Gishiri, les habitants de ce grand quartier se battent au quotidien pour se frayer un chemin dans ce ghetto bondé de monde, où la paupérisation fait des ravages.
"Je vis à Gishiri parce que je n’ai pas le choix. C’est l’endroit où vivent les pauvres. Vous me comprenez ? Parce que je n’ai pas les moyens d’aller vivre dans le centre-ville. Quand Dieu va répondre à ma prière tout ira bien", confie un résident à VOA Afrique.
La capitale nigériane Abuja est considérée comme l’une des plus belles d’Afrique de l’Ouest. Mais chaque année, plusieurs centaines de personnes arrivent de la campagne à la recherche d’un emploi, ce qui accentue cette pénurie de logements.
"Les maisons ne sont pas du standard. Les écoles et tout le reste, rien n’est bon. Nous ne sommes pas contents. Nous demandons au gouvernement de nous aider pour l’eau, la route et tous les autres besoins", explique un autre résident.
Une situation qui devient de plus en plus grave et la population du pays continue de croître plus vite que la capacité de construire de nouveaux logements.
La crise du logement et les frais de loyer élevés dans la capitale poussent ainsi les habitants les plus pauvres à construire leurs propres baraques. Les risques sanitaires encourus par ces habitants sont élevés.
De passage récemment au Nigeria, une délégation onusienne conduite par Leilani Farha, rapporteur spécial des Nations Unies sur le logement, a décrit les conditions de certains établissements informels au Nigéria, d’inhumaines et peut-être les pires du monde.
"Nous estimons à 22 millions de logements en déficit dans ce pays. En d’autres termes il y a un manque de 22 millions de logements. Donc au moins 69 à 70% de la population urbaine vit dans des habitations informelles", a-t-elle souligné.
Malgré les efforts des autorités, les résultats souhaités par les Nigérians dans le domaine du logement se font attendre.