L'ONU et l'Union africaine ont affirmé leur attachement au processus fixé en juin par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour mettre fin à des mois de crise dans ce pays de moins de deux millions d'habitants.
La Cédéao chargeait le gouvernement, alors en cours de formation, de préparer la présidentielle et de diriger jusque-là les affaires du pays. C'est ce gouvernement, dirigé par Aristides Gomes, que le président a congédié avec effet immédiat lundi soir.
Le président a nommé Faustino Imbali nouveau chef de gouvernement, mais M. Gomes a refusé de se soumettre, la Guinée-Bissau se retrouvant de fait avec deux Premiers ministres.
Le mandat de M. Vaz lui-même a expiré en juin, mais la Cédéao a accepté qu'il reste à son poste jusqu'à la présidentielle. Il est candidat à sa propre succession.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres suit la situation "avec inquiétude", ont dit ses services. "Il appelle toutes les parties prenantes à se conformer aux décisions de la Cédéao" sur la gouvernance du pays jusqu'à la présidentielle.
Une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, initialement prévue mercredi soir à la demande des pays africains de l'instance, a été repoussée à jeudi en raison des problèmes de trésorerie touchant actuellement l'Organisation, selon des diplomates.
Depuis quelques semaines, les réunions doivent s'achever à 18H00 locales, afin de ne pas mobiliser au-delà les interprètes et faire des économies d'électricité. Mercredi après-midi, des discussions ont trainé en longueur sur le Burundi, provoquant le report de la réunion sur la Guinée-Bissau.
Selon des diplomates, le Conseil pourrait adopter une déclaration sur ce pays appelant au calme et au respect de la date du 24 novembre pour la tenue de la présidentielle.
L'Union africaine a quant à elle, dans un communiqué, apporté son "soutien total" à la position exprimée mardi par la Cédéao. Cette dernière avait déclaré "illégal" le décret mettant fin au gouvernement Gomes, avait exprimé "tout son soutien" à ce dernier, et brandi la menace de sanctions contre quiconque entraverait le processus menant au scrutin du 24 novembre.
La tenue de l'élection reste incertaine. La campagne doit s'ouvrir officiellement samedi. Le président Vaz a assuré mardi que la présidentielle aurait bien lieu le 24 novembre.
Depuis son indépendance conquise de haute lutte en 1974, l'ancienne colonie portugaise est allée de putsch en tentatives de coups d'Etat et d'un gouvernement à l'autre. La présidentielle est supposée maintenir le cap de la légalité constitutionnelle retrouvé avec l'élection de M. Vaz en 2014. Au-delà de l'enjeu démocratique, la communauté internationale s'inquiète du risque d'instabilité.