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Crise politique en Guinée-Bissau : la majorité dissidente se réunit au Parlement


Le parlement bissau-guinéen
Le parlement bissau-guinéen

Les députés du principal parti d'opposition et ceux exclus du parti au pouvoir en Guinée-Bissau se sont réunis au Parlement malgré la suspension des travaux par le président de l'Assemblée, une crise persistante qui inquiète les partenaires internationaux.

La séance a démarré avec plusieurs heures de retard, les portes étant fermées sur ordre du président de l'Assemblée nationale Cipriano Cassama, a constaté le correspondant de l'AFP.

Elle a réuni 57 députés, dont les 41 du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition) et les 15 dissidents de la formation au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Par ailleurs, le chef du PAIGC, l'ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, dont le limogeage en août 2015 par le chef de l'Etat José Mario Vaz, a déclenché la crise politique, a dénoncé mercredi "un coup d'Etat orchestré à partir de la présidence".

"Il y a une douzaine de personnes qui ont usurpé le pouvoir par une tentative de coup d'Etat au Parlement, pour contrôler tout le pouvoir", a-t-il déclaré en marge du 43e anniversaire de l'assassinat d'Amilcar Cabral, héros de la lutte pour l'indépendance, appelant les militants et sympathisants à "se tenir prêts à défendre la victoire qu'ils ont conquise par les urnes".

Dans un communiqué, cinq partenaires du pays, dont l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne, ont exhorté les protagonistes à un "dialogue constructif", condamnant "tout acte susceptible de mettre en danger la stabilité, la paix et la sécurité ainsi que le développement économique du pays".

Ils ont rappelé que "les engagements pris lors de la table ronde de Bruxelles (un milliard d'euros jusqu'en 2020 promis en mars 2015, NDLR) tiennent toujours et que le décaissement rapide des fonds dépend de l'existence de la stabilité en Guinée-Bissau".

Le président de l'Assemblée nationale a reporté sine die la reprise des travaux jeudi "faute de conditions de sécurité", selon un communiqué, invitant "les députés à rester chez eux jusqu'au moment où il y aura un consensus".

Les quinze députés ont été exclus du PAIGC pour s'être abstenus lors du vote sur la déclaration de politique générale du Premier ministre Carlos Correia le 23 décembre, qui avait échoué à obtenir une majorité.

La séance de lundi, pendant laquelle était prévue la nouvelle déclaration de politique générale, a tourné court en raison du brouhaha soulevé par les frondeurs du PAIGC, soutenus par leurs collègues du PRS, contre leur remplacement d'office par leurs suppléants.

La Guinée-Bissau, une ex-colonie portugaise comptant 1,6 million d'habitants, a connu de nombreuses tentatives de coups d'Etat, réussies ou manquées, dans lesquelles les militaires ont généralement joué un rôle prépondérant.

Pendant des années, l'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité l'implantation de narcotrafiquants, sous la protection présumée de hauts responsables de l'armée.

Avec AFP

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