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Crue du fleuve Sénégal : des sinistrés dans la détresse


La majeure partie des sinistrés ont été relogés dans des camps de fortune.
La majeure partie des sinistrés ont été relogés dans des camps de fortune.

La crue du fleuve Sénégal a laissé plusieurs milliers de Sénégalais dans un désarroi total. Des milliers d’hectares de champs ont été ravagés et plus de 80 villages impactés dans les régions de Saint-Louis, Matam et Tambacounda. La plupart des sinistrés sont relogés dans des camps de fortune.

La crue du fleuve Sénégal laisse derrière elle un spectacle de désolation dans le Nord du pays. Les eaux ont ravagé plusieurs milliers d’hectares de terre et poussé plusieurs milliers de personnes à abandonner leurs habitations. Rien que dans le département de Podor, 67 villages et localités ont été touchés, treize à Dagana et deux à Saint-Louis. Une situation que ces populations n’avaient plus connue depuis la fin des années 1950.

Au total, 8 112 sinistrés ont été enregistrés dans toute région de Saint-Louis, à la date du 21 octobre. Des habitants qui ont presque tout perdu : leurs maisons, leurs cultures et le peu de confort auquel ils avaient droit dans ce lieu où presque tout manquait déjà. Ces localités n’ont ni électricité, ni eau potable, à l’image du village de Loboudou Doué, complètement submergé.

Une bataille sans fin

Dans ce village, il ne reste plus qu’un groupe de jeunes qui tentent de sauver ce qui en reste. Alors que les femmes, les enfants et les personnes âgées ont été évacués, eux se battent tous les jours contre l’avancée des eaux qui percent continuellement les digues de fortune installées à l’aide de sacs remplis de sable argileux. Des moyens précaires, symbole de l’impuissance de ces habitants face à la furie des eaux.

"La nuit, un groupe veille pendant que les autres dorment. Dès que la digue cède quelque part, on court tous pour colmater. C’est pareil la journée", explique Aly Diack, habitant de Séroum. Des maisons effondrées, d'autres inondées, ici, les dégâts sont énormes. "Il y avait beaucoup de gens qui avaient semé de l’oignon, mais tout a été gâté par les eaux. Avec l’avancée de la crue, ils ont tout perdu", déplore Bocar Alassane Sall, sinistré.

Les condition de vie dans les camps où les sinistrés sont relogés sont très précaires.
Les condition de vie dans les camps où les sinistrés sont relogés sont très précaires.

C’est dans un ancien entrepôt, à une vingtaine de kilomètres de leur village, que la majeure partie des sinistrés sont relogés. Plusieurs dizaines de familles y sont entassées dans des conditions précaires. "Nous nous inquiétons pour nos familles. Chaque parent souhaiterait que sa famille vive dans de bonnes conditions, mange bien, dort confortablement. Mais aujourd’hui, nous n’avons plus tout ça", constate Fatoumata Dieng, mère de 6 enfants.

La vigilance orange de mise

Les larmes aux yeux, cette quadragénaire voit l’avenir avec beaucoup d’incertitude. Un désarroi d’autant plus grand que l’administration locale manque cruellement de fonds pour satisfaire les besoins de ces déplacés. Mais sur place, tout le monde se mobilise pour les soutenir. Mamadou Diallo, secrétaire municipal. "Les moyens sont limités. Le maire a autorisé l’exécution de deux lignes budgétaires de l’ordre de 5,3 millions. Mais les procédures restent à l’état d’engagement et le maire a saisi le percepteur pour que les gens soient diligentés", assure Mamadou Oumar Diallo, secrétaire municipal.

Mais la municipalité peut compter sur l’Etat du Sénégal qui a dégagé un budget provisoire de 8 milliards de francs CFA pour venir en aide aux populations impactées. Des moyens qui paraissent insuffisants, vu l’étendue des dégâts avec notamment quelque 4 000 hectares de terres détruits dans la région de Saint-Louis. Globalement, il n’y a pas de grands changements, la plupart des zones inondées restent maintenues en vigilance orange, selon le plan d’alerte de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

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