Ce discours a été "irrespectueux, interventionniste et inacceptable", a réagi le gouvernement cubain dans un communiqué, alors que le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez qualifiait cette intervention d'"inhabituelle, agressive, dominatrice et brutalement impérialiste" dans un entretien à la chaîne de TV vénézuélienne Telesur.
Devant l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain a dénoncé le régime "corrompu et déstabilisateur" cubain, dans un discours belliqueux au cours duquel il s'en est également pris à la Corée du Nord, à l'Iran et au Venezuela, proche allié de La Havane.
"De l'Union soviétique à Cuba et au Venezuela, partout où le véritable socialisme ou communisme a été adopté, il a engendré la souffrance, la désolation et l'échec. Ceux qui prêchent ces idéologies discréditées ne contribuent qu'à la souffrance des personnes qui vivent sous ces systèmes cruels", a notamment affirmé M. Trump.
Dans son communiqué, le ministère cubain des Affaires étrangères a aussi regretté "le recul" récent dans les relations cubano-américaines et la "rhétorique de confrontation" de l'administration Trump, qui tranche avec la politique de rapprochement menée dès fin 2014 par l'ex-président démocrate Barack Obama.
Pendant que M. Trump prononçait son discours à New York, se tenait à Washington une nouvelle réunion de la commission bilatérale Cuba-Etats-Unis, au cours de laquelle a été évoquée l'affaire dite des "attaques acoustiques" qui auraient affecté des diplomates étrangers à Cuba.
Au cours de la rencontre, les responsables cubains ont rappelé leur volonté "de faire la lumière sur cette affaire et de conclure l'enquête en cours (...) pour laquelle la coopération des autorités américaines est essentielle", a rapporté La Havane.
Le 17 septembre, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson avait prévenu qu'une fermeture de l'ambassade des Etats-Unis à La Havane était "à l'étude", après ces mystérieuses attaques qui ont touché au moins 21 de ses employés. Les Etats-Unis n'ont pas officiellement accusé Cuba, qui dément toute implication, mais rappellent que les Cubains sont garants de la sécurité de ses diplomates.
Selon la télévision canadienne CBC, au moins cinq diplomates canadiens et leurs familles ont également été victimes de ces attaques acoustiques.
Avec AFP