"Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel +el Osorbo+ Castillo doivent être libérés immédiatement", a écrit Julie Chung, secrétaire d'Etat adjointe des Etats-Unis pour les Amériques, un message partagé en anglais et en espagnol par l'ambassade américaine à La Havane.
"Les Etats-Unis rejettent la détention d'artistes pour avoir exercé leur liberté d'expression" et "le gouvernement cubain ne peut faire taire leurs critiques en violant leurs droits humains", a-t-elle ajouté.
Les deux sont accusés par le gouvernement cubain d'être financés par des organisations américaines pour tenter de déstabiliser la situation politique sur l'île.
Luis Manuel Otero Alcantara, artiste performeur dissident, a été hospitalisé le 2 mai, huit jours après s'être déclaré en grève de la faim pour exiger qu'on lui rendre ses oeuvres saisies par la police, ainsi que la fin de la surveillance policière.
Il est toujours à l'hôpital et sans communication avec l'extérieur, dénoncent ses proches.
Selon le Mouvement San Isidro (MSI), collectif contestataire mené par Otero Alcantara, Maykel Castillo est détenu depuis le 13 mai et "poursuivi pour agression, désobéissance et résistance".
Lundi, plusieurs artistes cubains ont demandé le retrait de leurs oeuvres du musée national des Beaux-Arts, en solidarité.
Vendredi, l'ambassade des Etats-Unis à La Havane avait demandé "que Luis Manuel Otero Alcantara et tous les Cubains soient respectés et traités avec dignité", tandis qu'Amnesty International l'a déclaré "prisonnier de conscience".
Les relations entre les Etats-Unis et Cuba sont au plus bas depuis le mandat de Donald Trump, qui a renforcé l'embargo en vigueur depuis 1962, une politique inchangée depuis l'arrivée de Joe Biden.
Mercredi, le président cubain Miguel Diaz-Canel a dénoncé le "cynisme" du gouvernement américain, qui vient de maintenir Cuba dans la liste des pays qui ne coopèrent pas dans la lutte contre le terrorisme.
"L'empire s'acharne à asphyxier le peuple cubain en maintenant les 243 mesures de blocus imposées par Trump", a-t-il écrit sur Twitter.
"Cette calomnie surprend et irrite", avait aussi tweeté mardi le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.