"L’appareil judiciaire est devenu un instrument d’oppression des opposants ivoiriens", a affirmé Justin Koné Katinan, porte-parole du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI), à la presse.
Il a notamment déploré l'arrestation le 24 février d'une trentaine de militants du PPA-CI pour "troubles à l'ordre public" et leur placement en détention depuis. "Aucune des personnes arrêtées ne participait à un mouvement quelconque qui aurait troublé l’ordre public. Ce sont des arrestations arbitraires", a-t-il estimé, réclamant leur libération immédiate.
Selon lui, ces militants étaient venus soutenir le secrétaire général du PPA-CI, Damana Pickass, convoqué par un juge d'instruction pour son rôle présumé dans l'attaque d'une caserne à Abidjan en 2021. Il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Selon Me Sylvain Tapi, l'avocat des militants incarcérés, un procès se tiendra le 9 mars.
"L'instrumentalisation de la justice ce n'est pas nous, c'était plutôt le régime de Laurent Gbagbo (président de 2000 à 2011). Nombre de nos militants faisaient l'objet de procédures arbitraires", a répondu Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. "Notre régime essaie au contraire de consolider l'Etat de droit où chaque citoyen est libre d'exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur", a-t-il assuré à l'AFP.
Depuis la présidentielle de 2020, où des violences avaient fait 85 morts et 500 blessés, plusieurs signes d'apaisement politique sont toutefois perceptibles en Côte d'Ivoire. Des législatives se sont tenues dans le calme en mars 2021, et les opposants Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont faire leur retour dans le pays, après leur acquittement par la justice internationale.
Les prochains scrutins en Côte d'Ivoire, les élections municipales et régionales, sont prévus pour octobre et novembre 2023. La présidentielle doit quant à elle avoir lieu en 2025.