Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Côte d'Ivoire : un quotidien d'opposition suspendu pour "atteinte" à la justice


L'ancien président ivoirien et président du Parti des Peuples Africains de Côte d'Ivoire (PPA-CI) Laurent Gbagbo, prend la parole lors d'une cérémonie à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan le 31 mars 2023.
L'ancien président ivoirien et président du Parti des Peuples Africains de Côte d'Ivoire (PPA-CI) Laurent Gbagbo, prend la parole lors d'une cérémonie à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan le 31 mars 2023.

Un quotidien d'opposition ivoirien a été suspendu par l'Autorité nationale de la presse (ANP), organe de régulation des médias en Côte d'Ivoire, qui l'a accusé d'avoir "porté atteinte" au "corps judiciaire".

Dans un communiqué publié mercredi, l'ANP a annoncé la suspension de six numéros du quotidien Le Temps, proche de l'ancien président Laurent Gbagbo et a interdit son directeur de la publication, Yacouba Gbane, d'écrire pendant trois mois.

L'ANP reproche notamment au journal d'avoir publié la photo d'une juge d'instruction, ce qui "porte atteinte à son droit à l'image et met à mal son activité, le secret de l'instruction" et "son intégrité physique".

La magistrate avait convoqué à deux reprises Damana Pickass, secrétaire général du Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI) créé par Laurent Gbagbo. Il a été entendu pour son rôle présumé dans l'attaque d'une caserne à Abidjan en 2021.

L'ANP pointe un deuxième article également écrit par Yacouba Gbane, concernant la même affaire, dans lequel le journaliste accuse "les juges" d'être "devenus des bras séculiers du régime" du président Alassane Ouattara.

L'article fait référence à la condamnation à deux ans de prison ferme pour "troubles à l'ordre public", le 9 mars, de 26 militants du PPA-CI venus soutenir M. Pickass lors de sa première convocation: ils ont finalement été condamnés à deux ans de prison avec sursis en appel.

"Ces articles portent atteinte à l'honneur et à la considération du corps judiciaire", écrit l'ANP. "C'est inacceptable, nous ne sommes pas d'accord. C'est de l'injustice", a réagi Yacouba Gbane, interrogé par l'AFP. "Ceux qui sont aujorud'hui à la tête de l'ANP sont des fossoyeurs, des pourfendeurs de la liberté de la presse", a-t-il poursuivi, affirmant "assumer" ses écrits.

L'ANP avait déjà suspendu 26 parutions du journal Le Temps en février et avait interdit M. Gbane de publication pendant un mois, pour "l'annonce de la parution d'un article critique du régime Ouattara", selon lui.

XS
SM
MD
LG