"Je n'ai pas les compétences pour déterminer la gravité de l'état de santé de l'ancien président (...) mais une chose est certaine, Sambi est assez malade (...), même ses gardes le disent", a-t-il dit. Selon l'avocat, le médecin traitant de M. Sambi lui aurait prescrit "des examens approfondis dans un service spécialisé dont les Comores ne disposent malheureusement pas".
L'ancien président (2006-2011) "devrait être évacué dans un pays tiers. Le certificat médical a été transmis au juge d'instruction mais rien n'est encore fait", a ajouté M. Mahamoudou. Le parquet a réquisitionné deux médecins pour aller l'examiner, "on attend leur avis", a-t-il précisé.
"Tout détenu malade doit bénéficier de soins appropriés", rappelle l'avocat. Mais "il n'existe actuellement aucune disposition juridique pour le cas d'un malade nécessitant une évacuation sanitaire", souligne-t-il.
Placé en résidence surveillée en mai 2018 pour troubles à l'ordre publique, l'ancien président et leader du parti d'opposition Juwa (Soleil) a été écroué trois mois plus tard pour corruption et détournement de biens publics dans un scandale de vente de passeports comoriens à des apatrides du Golfe.
"La durée légale de la détention provisoire est de quatre mois renouvelables une seule fois", elle a donc pris fin en avril, relève M. Mahamoudou. "Le prévenu doit être jugé ou laissé en liberté, même provisoire, surtout qu'il n'y a aucune nouvelle inculpation pour justifier son maintien en détention. Il est en prison parce que le pouvoir veut qu'il soit là", estime l'avocat.