Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé mercredi soir une série de mesures visant à ralentir la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus dont le nombre de cas confirmés dans le pays s’élève désormais à 14.
Parmi ces mesures, on compte l’interdiction des vols en provenance des pays à risque et le renforcement de contrôles et d’identification pour tout voyageur, y compris pour les vols domestiques.
« Seuls les avions et les navires cargos et autres moyens de transport frets seront autorisés à accéder au territoire national et leurs personnels soumis aux contrôles », a déclaré le président Tshisekedi dans une adresse retransmise à télévision d’Etat.
Quelques heures plus tôt, le ministre congolais de la santé, le Dr. Eteni Longondo, avait révélé que sept nouveaux cas ont été confirmés à Kinshasa, la capitale du 4e pays le plus peuplé d’Afrique.
« Ils sont tous congolais mais cinq ont séjourné ou transité par la France. Deux séjournent à Kinshasa mais étaient en contact avec 1 cas positif venu de la France », a écrit le Dr. Longondo sur son compte Twitter.
La plupart des 14 cas sont venus d'Europe et on compte deux médecins parmi eux, selon Dr. Dédé Ndungi Ndungi, responsable du Programme national de l’hygiène aux frontières.
L’un des médecins est venu de France et l’autre vit à Kinshasa mais a été en contact avec une personne testée positive qu’il soignait, a précisé Dr. Ndungi Ndungi.
Les autres mesures annoncées par M. Tshisekedi concernent l’interdiction de tout rassemblement de plus de 20 personnes, y compris les cultes religieux et les activités sportives.
Les écoles et les universités sont fermées pour quatre semaines, ainsi que l’organisation des deuils. « Les dépouilles mortelles seront conduites directement de la morgue jusqu’au lieu d’inhumation et en nombre restreint d’accompagnateurs », a précisé le président Tshisekedi.
« Nous ne sommes qu’au début de cette pandémie. Il s’agit d’une menace sérieuse pour la santé publique qui appelle des mesures musclées pour nous protéger », a souligné le président congolais.
Le premier cas de coronavirus au Congo a été signalé il y a seulement 9 jours, le 10 mars.
L’augmentation des cas est un revers additionnel pour ce pays déjà aux prises avec Ebola. Par ailleurs, une épidémie de rougeole fait des ravages dans plusieurs provinces. A ces calamités s’ajoutent le paludisme – la plus grande cause de mortalité dans le pays -, le choléra (plus de 30.000 cas depuis 2019) et une crise humanitaire complexe, notamment dans le Nord-Kivu et en Ituri.