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Début du procès de 84 personnes à Dakar, dont deux députés d'opposition


En partant de la gauche, Dethie Fall, opposante sénégalaise et maire de Ziguinchor Ousmane Sonko, le ministre d'État, de la Famille et des Organisations féminines, la vice-présidente de l'Assemblée nationale du Sénégal Aida Mbodji et l'homme politique Kha
En partant de la gauche, Dethie Fall, opposante sénégalaise et maire de Ziguinchor Ousmane Sonko, le ministre d'État, de la Famille et des Organisations féminines, la vice-présidente de l'Assemblée nationale du Sénégal Aida Mbodji et l'homme politique Kha

Le procès de 84 personnes, dont deux députés d'opposition, qui ont bravé une interdiction de manifester dans un climat de tension préélectorale, a débuté lundi au tribunal de Dakar.

A leur arrivée dans la salle, les prévenus, dont les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fame, ont été acclamés par le public venu en nombre pour les soutenir. Le principal opposant, Ousmane Sonko, était également présent au milieu de plusieurs cadres de son mouvement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 17 juin, une manifestation à l'appel de l'opposition avait été interdite par les autorités qui invoquaient des risques de troubles.

Dakar et la Casamance (sud) avaient été ce jour-là le théâtre de heurts qui ont fait trois morts, selon l'opposition. Elle avait chiffré à 200 le nombre de personnes interpellées à travers le pays et exigé leur libération.

"Je rejette tous ces faits dont on m'accuse", a clamé Déthié Fall. "Je n'ai pas participé à la manifestation parce qu'elle n'a pas existé. Nous sommes au Sénégal. Le droit de manifester est inscrit dans la Constitution", a renchéri le parlementaire.

"J'allais voir Barthélémy Dias", maire de Dakar et figure de l'opposition, "avec mes deux enfants et je me suis retrouvée dans un fourgon de la gendarmerie. Maintenant il faut me dire si au Sénégal, les lois interdisent d'aller voir des amis, des parents ou des connaissances", a plaidé de son côté Mame Diarra Fame.

Les deux députés ont affirmé avoir été "enlevés", sans "aucun respect" pour leur fonction.

Les tensions vont grandissant au Sénégal depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l'invalidation le 3 juin de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan wi pour les législatives du 31 juillet. Le principal opposant, Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d'autres figures de l'opposition se retrouvent écartés de la course.

L'opposition réclame le rétablissement de la liste et a menacé d'empêcher la tenue des élections. Elle a appelé à une nouvelle manifestation mercredi.

M. Sonko a sommé le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront "chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter".

De nombreuses organisations de la société civile ont appelé ces derniers jours l'opposition et les autorités au dialogue et à la retenue pour éviter une escalade.

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