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D'anciens hauts magistrats africains plaident pour la CPI


Hassan Bubacar Jallow, chef-procureur de l'ONU pour le tribunal criminel international pour le Rwanda (ICTR) à Nairobi, Kenya, le 28 septembre 2006.
Hassan Bubacar Jallow, chef-procureur de l'ONU pour le tribunal criminel international pour le Rwanda (ICTR) à Nairobi, Kenya, le 28 septembre 2006.

Un groupe de personnalités africaines, parmi lesquelles d'anciens acteurs de la justice pénale internationale, ont appelé jeudi le Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie à reconsidérer leur décision de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI).

Le Groupe africain pour la Justice et la fin de l'Impunité (AGJA - African Group for Justice and Accountability) appelle les trois pays à "reconsidérer (leur décision) et à se réengager en faveur du Statut de Rome", texte fondateur de la CPI.

Créé il y a un an à La Haye, aux Pays-Bas, en marge de l'Assemblée des Etats parties au Statut de Rome, l'AGJA compte aujourd'hui douze personnalités, dont les anciens procureurs de l'ex-Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le Sud-africain Richard Goldstone et le Gambien Hassan Bubacar Jallow, et l'ancienne présidente du même tribunal, qui fut également Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, la Sud-africaine Navanethem Pillay.

La Burundi, qui fait l'objet d'un examen préliminaire de la CPI à la suite des violences perpétrées dans le pays depuis l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015, a promulgué la semaine dernière une loi prévoyant son retrait de la Cour.

L'Afrique du Sud a annoncé dans la foulée son départ à la suite de la polémique causée par son refus en 2015 d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d'arrêt international pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, dans son pays.

Dans la nuit de mardi à mercredi, c'est la Gambie qui a annoncé son retrait, accusant la CPI de "persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants".

"Les retraits de la CPI constituent un grave obstacle aux droits des victimes à la justice et à l'obligation pour les Etats de faire en sorte que des comptes soient rendus pour des atrocités de masse. Ils bloquent un important recours à la justice et compromettent la lutte mondiale contre l'humanité", souligne M. Jallow cité dans la déclaration de l'AGJA.

"Tous les efforts devraient être déployés pour encourager les Etats à rester membres de la CPI", ajoute l'ancien magistrat gambien.

L'AGJA note par ailleurs que "la Gambie a apporté d'importantes contributions au développement de la justice pénale internationale", en tant que pays d'origine de l'actuelle procureure de la CPI Fatou Bensouda et de Bubacar Jallow, ex-procureur du TPIR.

Le groupe a également salué les initiatives du Botswana et du Sénégal qui ont appelé les pays africains ayant ratifié le Statut de Rome à rester membres de la CPI.

Il recommande aux Etats africains de discuter de leurs divergences avec la CPI lors de l'Assemblée des Etats parties, dont la prochaine session se déroulera du 16 au 24 novembre à La Haye.

Avec AFP

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