La décision, rare, concerne les éditions papier et internet du journal, deuxième quotidien le plus vendu au Royaume-Uni et site internet d'information parmi les plus visités au monde, avec 24,5 millions de visiteurs uniques revendiqués par mois.
"Des contributeurs de la version de Wikipedia en anglais ont décidé par consensus que le Daily Mail est +généralement peu fiable, c'est pourquoi son utilisation comme source doit être proscrite d'une manière générale+", explique Wikimedia - la fondation qui chapeaute Wikipedia - dans un communiqué publié par le journal britannique The Guardian.
Appelée à trancher après une demande formulée par un contributeur en janvier, la communauté des contributeurs a déploré l'"insuffisante vérification des faits" faite par les journalistes du Daily Mail.
L'administrateur ayant formalisé la décision des contributeurs a également pointé du doigt "le sensationnalisme et les histoires créées de toutes pièces" par le tabloïd, véritable institution outre-Manche.
L'encyclopédie, basée sur une philosophie coopérative et libertaire, n'est pas coutumière du fait. Elle explique sur son site que ses articles "doivent être basés sur des sources fiables, publiées", précisant qu'aucun article ne doit être écrit sur un sujet particulier en l'absence de "sources fiables".
"Les tabloïds les plus extrêmes, comme le National Enquirer (hebdomadaire américain, NDLR) ne doivent jamais être utilisés, la plupart de leurs articles étant faux", écrit ainsi Wikipedia, qui conseille également d'utiliser avec précaution les informations émanant de certaines agences de presse gouvernementales telles que Chine Nouvelle ou l'agence nord-coréenne KCNA.
Soulignant que les pages de Wikipedia, lancée en 2001, regorgent de "milliers de citations du Daily Mail", l'administrateur ayant publié la décision des contributeurs anglophones appelle désormais les volontaires "à vérifier, supprimer ou remplacer" toute référence au tabloïd.
Contacté par l'AFP, le Daily Mail n'avait pas répondu jeudi midi.