Les 19 prévenus étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, détention d'armes de guerre, consommation de drogue, vols à mains armée, complicité d'assassinat et assassinat.
Sept d'entre eux, dont Mohamed Sankon, désigné par l'accusation comme l'assassin, ont été condamnés à la perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans, a déclaré le président du tribunal, Ibrahima Kalil Diakité, siégeant à Dixinn, un quartier de Conakry. Dix accusés ont été condamnés à 20 ans de prison et deux autres à dix ans.
Le parquet avait requis le 31 décembre 2018 des peines allant de dix ans de prison à la perpétuité.
La Cour a lancé un mandat d'arrêt contre six accusés en fuite. Un prévenu est mort en prison.
Un avocat des parties civiles, Lanciné Sylla, a salué la décision. "Nous pensons qu'avec cette peine dissuasive la criminalité va reculer dans notre pays", a-t-il déclaré, se disant certain "que les criminels sont enfin connus et qu'ils sont hors d'état de nuire".
Les avocats de la défense ont annoncé qu'ils allaient faire appel, notamment celui de l'un des principaux prévenus, Mohamed Diallo, dit "Junior", un des sept condamnés à perpétuité.
"Je ne suis pas surpris, mais je suis animé d'un sentiment d'injustice", a déclaré cet avocat, Jean-Baptiste Jocamey, dénonçant un "acharnement" contre son client. "Aucun élément de preuve matérielle, on condamne Junior, on cherchait un coupable alors qu'il fallait chercher le ou les coupables", a affirmé Me Jocamey.
Aïssatou Boiro a été tuée le 9 novembre 2012 dans son véhicule, dans un quartier résidentiel de Conakry par des inconnus - dont l'un portait l'uniforme de l'armée.
Saluée pour sa probité et son courage, la directrice du Trésor avait été à l'origine du démantèlement d'un réseau ayant tenté en mai 2012 de détourner plus d'1,5 million d'euros de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), impliquant plusieurs cadres de la banque, du Trésor et du ministère des Finances.
Le procès s'est ouvert il y a plus d'un an mais a été suspendu à plusieurs reprises avant de véritablement débuter en novembre 2018.
La Guinée est classée 138e sur 180 pays en 2018 (une progression de 10 places par rapport à 2017), selon l'Indice de perception de la corruption publié en janvier par Transparency International.