"C'est un procès purement politique. Car le procureur n'a pas pu déterminer que nos clients étaient coupables, avant de les condamner", a déclaré à l'AFP Me Raphaël Kpandé-Adzaré, l'un des avocats de la défense.
"Nous allons faire appel, car c'est une décision qui a en frustré plus d'un", a-t-il indiqué.
Poursuivies, au cours d'une audience tenue mardi, pour "rébellion, dégradation, violences volontaires ou voies de fait", 14 personnes ont été reconnues coupables par le tribunal de Lomé et condamnées à 12 mois de prison, dont 7 avec sursis.
Le quinzième, le secrétaire général du Parti national panafricain (PNP, opposition), Dr. Kossi Sama, a quant à lui écopé de 18 mois de prison, dont 9 avec sursis.
Douze autres personnes, qui étaient également jugées à Lomé, ont en revanche été libérées mardi faute de preuves, selon l'avocat.
Selon le ministère de la Justice, 66 personnes avaient été placées sous mandat de dépôt dans la capitale et trois autres villes du pays à la suite des manifestations du 19 août, qui avaient fait officiellement deux morts à Sokodé, à 300 km au nord de Lomé.
L'opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution - modifiée en 2002 - soit révisée, afin d'y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à 10 ans, un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.
La coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le PNP ont appelé à marcher les 6 et 7 septembre pour exiger des réformes politiques et la libération des manifestants arrêtés.
Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans, à la présidentielle de 2005 avec l'appui de l'armée, ce qui avait entraîné de violentes manifestations et une féroce répression.
Il a été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l'opposition.
Avec AFP