De Beers avait déjà annoncé en juillet une révision à la baisse de sa production pour la limiter à 29 millions de carats en 2015, au lieu de 31 millions de carats, en raison des faiblesses de la conjoncture commerciale.
Mais cela n'a manifestement pas suffi et De Beers a décidé de baisser ses prix lors de sa prochaine séance de ventes d'août afin d'écouler ses pierres, selon trois connaisseurs ayant requis l'anonymat en raison du secret frappant toutes ces transactions.
Les ventes de diamants bruts par De Beers, les fameuses "Sights" dans le jargon spécialisé, longtemps centralisées à Londres, se tiennent depuis novembre 2013 en Afrique australe, dans les bureaux de De Beers à Gaborone au Botswana.
Elles sont organisées par lots auprès de diamantaires que De Beers sélectionne selon un cahier des charges, qui inclut notamment la qualité de la taille et du polissage en aval, mais aussi la solidité financière et bancaire de l'acheteur.
"Le secteur est dans une position très précaire, cela peut basculer d'un côté comme de l'autre. De Beers s'en est aperçu et a réagi", a commenté Kieron Hodgson, un analyste londonien de la banque Panmure Gordon.
Fondé en 1888 en Afrique du Sud, De Beers est l'une des sociétés très rentables du géant minier britannique d'origine sud-africaine Anglo American, devenu actionnaire à 85% en 2012.
Dans son rapport d'activité pour le premier semestre 2015 clos au 30 juin, Anglo American mentionne l'impact du ralentissement économique chinois sur la demande de diamants.
"A moyen et long terme, les perspectives du secteur restent positives car la croissance de la classe moyenne dans le monde devrait soutenir une demande de diamants plus fortes que la production", indique cependant la firme minière.
De Beers, dont le gouvernement du Botswana possède 15%, ne publie plus de rapport financier séparé depuis l'exercice 2013, un changement consécutif au rachat par Anglo American des 40% du capital du diamantaire sud-africain, qui appartenaient historiquement à la famille Oppenheimer.
Avec AFP